Hadop-chine frappe encore.
Nous connaissons tous les nombreuses censures subies par les internautes chinois, les outils interdits de google.cn, le pistage systématique des habitants via les réseaux sociaux quand ceux-ci ne sont pas purement et simplement inaccessibles, mais l’AFP l’annonce ce matin, les jeux trop violents sont dorénavant exclus de la toile. La démocratie à la chinoise se méfie [...]
Nous connaissons tous les nombreuses censures subies par les internautes chinois, les outils interdits de google.cn, le pistage systématique des habitants via les réseaux sociaux quand ceux-ci ne sont pas purement et simplement inaccessibles, mais l’AFP l’annonce ce matin, les jeux trop violents sont dorénavant exclus de la toile.
La démocratie à la chinoise se méfie visiblement des jeux. La Haute Autorité Démocratique Offerte à la Police de l’Internet chinoise considère ces jeux comme étant antisociaux. Le Quotidien du Peuple, journal à la solde des gouvernants chinois, évoque la promotion « d’une culture de gang et de crime organisé ». Le jeu « Le Parrain » entre autres, fait partie des contenus visés par cette nouvelle attaque en règle du web.
Le ministère de la culture insiste sur le fait que les jeux violents “met[tent] l’accent sur une attitude de gangster antisocial qui bat, tue, viole, pille, triche et promeut les bains de sang et la violence“. Cette délicieuse prose fut publiée hier, lundi 27 juillet, sur son site internet.
Ces jeux doivent donc être bannis puisqu’ils “menacent et déforment gravement les efforts de la société pour bâtir un état de droit et des codes moraux et peuvent facilement faire du mal aux jeunes“.
De fait, les FAI et les opérateurs (Oak Pacific Interactive entre autres qui a déjà fait le ménage) doivent faire en sorte que les gamers n’aient plus accès à ces divertissements qui doivent sûrement aussi écarter de la ligne droite de pensée locale en ne permettant pas de se concentrer sur l’enrichissement et la croissance économique du pays. Les menaces ne sont, quant à elle pas précisées. Le ministère ne fait état que de sanctions « lourdes ». On ne peut que trop bien les imaginer…
Si tant est que les jeux soient moins essentiels que l’accès libre à l’information dénuée de toute censure, il n’en reste pas moins vrai que cet exemple n’est qu’une démonstration de plus offerte par le gouvernement chinois du contrôle total qui peut être mené sur la toile. Entre caviardage et interdiction pure et simple des contenus, fichage systématique, flicage des internautes, mouchards à tous les étages, les autorités locales ont bel et bien inventé une censure 2.0 qui ne laisse aucun doute quant aux possibilités techniques et policières pour avoir la mainmise sur un espace de libertés.
Toutes proportions gardées, nos libertés sur le Net sont elles-aussi menacées. La vigilance doit être maintenue, le combat poursuivi, contre des gouvernements mettant à bas, soit au grand jour, soit subrepticement, les plus essentielles des libertés.
Toute population doit avoir accès à l’information, à l’analyse, à la critique, aux jeux, aux divertissements, aux contenus plus adultes s’ils en ont envie, tant que ceux-ci restent légaux. En effet, le nouveau cheval de bataille de la Chine est le porno. Gageons que les censeurs ont le cÅ“ur solide quand on connaît les contenus qui traînent sur la toile et la présence délirante de ces sites. La Chine, fin juin 2009, accusait Google d’avoir introduit (sic) des contenus pornographiques sur le web chinois, les filtres de censures n’avaient, semble-t-il, pas été mis en place à l’époque.
Sur près de 10 milliards de pages indexées par Google, combien sont pornographiques ? Souhaitons bon courage aux autorités et à la censure.
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