20 conseils pour les bibliothèques et les bibliothécaires
Les bibliothécaires ont un rôle à jouer sur internet pour guider leurs utilisateurs vers des contenus en lien avec les lectures qu'elles diffusent. Quelques conseils pour faire vivre sa bibliothèque sur le réseau.
J’étais jeudi 23 septembre au colloque organisé par la Petite Bibliothèque Ronde. Mon intervention était surtout centrée sur les dynamiques psychologiques du joueur de jeu vidéo, et je me suis rendu compte en écoutant les interventions venant de orateurs et de la salle qu’il y avait aussi beaucoup d’autres choses à dire.
On sent vis à vis des matières numériques des envies et des hésitations de la part des bibliothécaires. Les envies viennent de ce que beaucoup pressentent que le numérique est une matière intéressante à travailler. Les hésitations viennent principalement d’enjeux de pouvoirs : le service informatique renâclent à ouvrir les accès réseau, la mairie veut contrôler la communication de sa bibliothèque etc…
Aucun usage efficace des manières numériques n’est possible dans un tel contexte de contrôle. Les mondes numériques sont des mondes de l’interaction, de la réactivité et de la confiance. Si des personnes ont été embauchées à un poste de bibliothécaire, c’est bien parce que l’employeur considère qu’elles sont compétentes. Retirer cette confiance aux abords des mondes numériques est une erreur qui les empêche de travailler.
Les hésitations viennent de ce que des bibliothécaires ne savent pas par quel bout commencer. Il y a là une réponse simple : il faut commencer par le bout que l’on juge être le plus pratique. L’interaction des mondes numériques suppose que l’on puisse se tromper et recommencer. C’est d’ailleurs sans doute l’indulgence vis à vis de l’erreur qui fait que nous avons en France quelques difficultés avec les usages numériques : notre système éducatif est basé sur l’excellence et toute erreur y est sévèrement sanctionnée.
Les bibliothécaires doivent se rappeler que les matières numériques sont autant d’occasions données à lire. Elles ont là un rôle pédagogique à jouer. Chacune de nos actions en ligne, des “Like” de Facebook en passant par le choix de notre navigateur ont des conséquences, chacune de nos actions en ligne est un acte politique. Les bibliothèques peuvent apprendre aux utilisateurs à interpréter les résultats d’une requête d’un moteur de recherche. Elles peuvent faire un travail de transmission de l’histoire du réseau et de ses cultures.
Mais peut-être est ce que cela reste encore un peu trop abstrait ? Voilà donc quelques conseils que j’aurais aimé donner aux bibliothécaires.
Prenez place sur le réseau
Cela commence à créer une identité en ligne qui sera utilisée sur les différents services de l’Internet. Le nom en ligne doit vous identifier clairement à la fois comme service (vous êtes une bibliothèque) et comme lieu (vous êtes implantée dans une commune et une ville).
Créez des réseaux de professionnels
Allez au contact d’autres bibliothèques et participez à leur travail en ligne en commentant et en faisant connaitre leurs contenus sur vos propres réseaux. Rapprochez vous d’eux sur Facebook, Linkedin et Viadeo.
Privilégiez votre voisinage
Des services comme Twitter ou Foursquare et bientôt Facebook vous permettent de trouver des personnes qui sont dans la même zone géographique que vous. Ajoutez les à vos contact et suivez leurs publications. Le voisinage n’est pas que géographique : il peut s’agir de communautés d’intérêt. Rapprochez vous des entités qui vous ressemblent : bibliothèques, médiathèques… mais aussi les lieux que fréquentent votre public : centres de loisirs, maisons de retraite, centre sportifs, hôpitaux, etc..
Pensez aux lointains
Le réseau vous permet de toucher bien au-delà de votre zone géographique. Cela peut être utile pour des personnes qui sont de façon temporaire ou durable éloignés d’une bibliothèque qu’ils ont aimé fréquenter. Cela est utile à la bibliothèque car elle se met au contact de pratiques et d’institutions qui lui sont hétérogènes. Il y a là matière à enrichissement et à serendipité.
Mettez en place un système de veille
Un système de veille vous permet de rester au contact de l’actualité culturelle telle qu’elle se pratique en ligne et la rapprocher de vos usagers. Utilisez des aggrégateurs de flux comme Google Reader ou Netvibes.
Utilisez différents services
Les publics ne sont pas les même sur Twitter, MySpace, Facebook ou Skyblog. Allez chercher le public là ou se trouve, et installez y votre présence numérique. Certains services peuvent diffuser la même information tandis que d’autres nécessiteront de s’adapter au public que l’on souhaite atteindre.
Publiez régulièrement
Une présence en ligne inhabitée est pire que pas de présence du tout. Publiez, publiez, publiez. Vous avez avec une bibliothèque des ressources infinies. Vous pouvez vous appuyer sur la vie de la bibliothèque : l’arrivée d’un nouveau matériel, l’achat de nouveaux documents, ou encore les animations de la bibliothèque sont autant d’occasions de billets. Appuyez vous sur l’actualité pour proposer des médias qui permettent de la mieux comprendre. Faites des revues de presse. Si vous ne savez pas quoi écrire, parlez des livres qui parlent de la panne de l’écrivain ou des guides d’écriture.
Interagissez
Donnez la possibilité au public de vous poser des questions et répondez-y. De votre coté, n’hésitez pas à solliciter votre public. Demandez lui de participer, suggérez lui vous faire part de se préférences
Bloggez…
Le blog a été une des locomotives du web 2.0. C’est une formidable machine à penser et créer des liens. Le blog sera le point de départ et d’arrivée de votre présence en ligne. Vous y publierez des informations générales sur la bibliothèque (heures et jours d’ouverture, … le blog permet de construire une relation avec une audience. Les bibliothécaires pourront y faire valoir leur coups de cœurs
Utilisez Twitter
Avec Twitter, vous pouvez diffuser très rapidement des informations sur votre réseau social. Il est aussi possible de faire des actions flash, limitées à xxxx. Enfin, en jouant sur les hastags, ils est possible d’aggréger des communautés d’intéret et de constituer des mémoires de l’activité en ligne de la bibliothèque.
Créez une page Facebook
Avec 500 millions de comptes, et une progression constante, vous êtes assuré de trouver sur Facebook des personnes intéressées par votre travail. Les pages Facebook sont des pages publiques, elle sont indexées par les moteurs de recherche. Votre audience a partir de cette page ira donc au delà de Facebook.
Donnez le choix à vos utilisateurs
Offrez leur la possibilité choisir entre plusieurs navigateurs, le choix de s’identifier ou non, le choix dans la modalité de l’identification. Donnez leur le choix dans la façon dont il souhaitent prendre connaissance du contenu que vous publiez. Publiez intégralement le contenu dans votre flux RSS afin qu’il puisse être lu en situation de mobilité ou à partir d’un lecteur de flux
Bookmarkez les pages web
Utilisez les services comme Delicious ou Diigo pour faire apparaitre les pages web qui vous semblent intéressantes. N’oubliez pas d’ajouter des mot-clés et un commentaire.
Créez des comptes sur YouTube et Dailymotion
Repérez les vidéo intéressantes et mettez les en valeur en les commentant, ou en les embarquant sur votre Facebook et/ou votre blogue. Liez les à d’autres contenus.
Créez des podcast
Vous pouvez créer des posdcast que vous mettrez à la disposition de votre public sur iTunes et les autres plateformes de podcasting. Privilégiez un format court (3 minutes) afin de faciliter le téléchargement et l’écoute. Vous pourrez également proposer en podcast les animations qui ont eu lieu dans la bibliothèque.
Jouez
Jouez avec les dispositifs numériques. Essayez. Partagez votre expérience sur votre blogue. Sélectionnez ce qui marche et abandonnez ce qui ne marche pas. Jouez aussi avec les jeux vidéo. Proposez des moments de découverte des jeux ou d’un type de jeu. Créez des équipes de gamers. Inspirez vous de l’exemple de la bibliothèque de Saint Raphael qui joue à Dofus. Inventez : vous pouvez par exemple collecter tous les lieux de Dofus qui parlent de bibliothèque et les rapprocher d’autres bibliothèques passées ou existantes
Encouragez l’utilisation des téléphones cellulaires dans la bibliothèque
Engagez les utilisateurs à utiliser les textos plutôt que la voix dans leurs communication personnelles. Faites en sorte que vos contenus en ligne soient accessibles facilement depuis un téléphone.
Mettez en avant vos usagers
Certains d’entre eux ont sans doute des compétences qu’ils souhaitent partager. Qu’il s’agisse du jardinage, du scrabooking, de la programmation, des voyages, d’une langue étrangère… vous avez sans doute quelques livres sur le sujet. Profitez en pour rapprocher les personnes et les livres.
N’ayez pas peur d’échouer
Dans ce que vous tenterez, certaines choses ne marcheront pas. Ne vous en inquiétez pas trop. Les mondes numériques sont des mondes construits par essai erreur. Profitez en pour essayer différentes solutions et construire votre votre présence en ligne en fonction de vos goûts, de vos habilités, et de vos objectifs.
Gardez en vue un plan d’ensemble
Votre communication sera d’autant mieux comprise qu’elle permet d’avoir un point de vue général sur une question. On pourra ainsi par exemple accéder aux musiques d’un polar sur Deezer, aux lieux sur Google Map, aux sites qui parlent du livre sur Diigo ou Delicious.
>> Article initialement publié sur Psy et Geek
>> Illustrations FlickR CC : Enokson, Pieter Musterd
Laisser un commentaire