OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 La semaine où les musées se sont fait hacker http://owni.fr/2012/10/19/la-semaine-ou-les-musees-se-sont-fait-hacker/ http://owni.fr/2012/10/19/la-semaine-ou-les-musees-se-sont-fait-hacker/#comments Fri, 19 Oct 2012 09:11:09 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=123243 Responsive Museum Week : hacker et remixer les sites Internet existant des musées. C'est le projet dingue, séduisant et d'intérêt public que notre maître ès-graphisme Geoffrey Dorne vous raconte aujourd'hui par le menu. Bon appétit !]]>

Aujourd’hui, c’est un témoignage que je souhaite vous proposer. J’ai lancé cette semaine avec mon ami le créateur de communautés Julien Dorra, la “Responsive Museum Week” Le projet est simple : une semaine pour “hacker” et “remixer” les sites Internet existant des musées !

Aux origines…

Il y a quelque temps, j’ai écrit un article qui a suscité quelques émois et créé des questions/réponses passionnantes à propos du tout nouveau site internet du Centre Pompidou Virtuel, un des plus importants musées français. À côté de cela, mon ami Julien Dorra, se posait la question sur Twitter du “responsive web design” (l’adaptatibilité d’un site Internet à un téléphone mobile, à une tablette, etc.) au sujet de ce même musée.

Deux e-mails plus tard nous étions tous les deux d’accord pour affirmer que bon nombre de sites Internet de musées n’étaient absolument pas utilisables sur téléphone mobile et sur tablette et qu’il fallait faire quelque chose ! En effet, en situation de mobilité et dans n’importe quel musée, les visiteurs se servent de leur téléphone pour prendre des photos des oeuvres (même quand cela n’est pas autorisé), pour tweeter, facebooker, mais également pour se rendre sur le site du musée en question afin de retrouver des informations, des références, etc.

Réfléchir et prendre la parole sont une première étape, faire, créer, agir est l’étape suivante.

Trois jours “quick and dirty” pour créer le projet

Ainsi, nous avons imaginé une semaine créative où chacun maîtrisant un peu le code CSS pourrait “hacker”, “bidouiller”, “remixer” le site de son musée préféré afin de le rendre adapté au support mobile, téléphone, tablette, etc. Chaque musée et chaque internaute se verrait alors offrir en ligne et librement cette nouvelle version ergonomique, élégante, lisible et enfin adapté à ces supports actuels. Nous serons d’accord pour dire que cela ne suffit pas, que l’idéal serait de revoir intégralement l’expérience muséale en ligne, son contenu, sa forme, etc.

Mais… commençons déjà par cette toute petite chose qui est de rendre accessible et lisible nos chers sites web de musée sur un simple téléphone ou tablette, dans la rue, au musée.


Extrait du travail réalisé en collaboration avec Julien Dorra

La Responsive Museum Week est lancée

À la sortie c’est un concept, un challenge, un site internet adapté aux supports mobiles, des partenaires que l’on présente à la communauté des musées, des développeurs, des designers et à tous les curieux.

La mission est simple :

• Choisir le site internet d’un musée
• Modifier sa feuille de styles avec le plugin Stylish ou avec Firebug
• Capturez votre travail et partagez-le !
• Chacun pourra ainsi profiter de ce hack et tester le site s’il avait été adapté pour mobile

Les réactions

Les réactions ne se sont pas faites attendre, on ne touche pas aux musées comme ça. Si l’événement “Museomix” qui a lieu en ce moment à Lyon propose de “remixer” le musée sur place pour réinventer des formes de narration muséale, l’événement “Responsive Museum” propose, lui, de “remixer” les sites Internet des musées pour les rendre mobiles. On ne recréé pas l’intégralité du site Internet comme on ne recréé pas le musée, on s’y insère pour l’améliorer, le hacker de l’intérieur.

Sur Twitter, en revanche, l’appel à la créativité aura été bien reçu.

Une démarche créative et réactive

Ce mode de travail créatif, actif et collaboratif repose sur plusieurs points :

L’observation

En tant que designer, je passe mon temps à observer les usages, les gens, les habitudes, les détournements, les réactions et  de ces observations naissent des “insights”, des éléments intéressants que l’on capture pour venir ensuite créer des ouvertures créatives pour des projets. Ici, ça a été la sortie du site Internet du Centre Pompidou, son positionnement graphique, ergonomique et son accueil auprès du public.

La réactivité

Avec Twitter, quelques e-mails et un Google Document collaboratif, Julien Dorra et moi avons dressé les grandes lignes du projet et nous nous sommes répartis les tâches. J’ai réalisé le design de l’événement et le site Internet (adapté aux tablettes et aux mobiles), Julien a activé sa communauté, rédigé les textes et contacté différents acteurs de la programmation et des musées, notamment.

La collaboration créative

Trois jours après, ce sont déjà cinq musées qui se sont fait “hacker” par cinq bidouilleurs de code et de design. Chacun a pu également aider son camarade de hack et obtenir ainsi de nouvelles compétences. La collaboration créative est, à mon sens, une démarche qui peut être très puissante en termes de résultats, de productivité, d’imagination.

Du web design, orienté pour l’utilisateur mobile

Ci-dessous, voici les premières réalisations des participants. J’ai été très surpris de voir la réactivité et la qualité de ces modifications. En effet, adapter un site Internet au support mobile est une question complexe qui couvre d’une part, l’ergonomie, le design, la lisibilité, le confort de navigation et d’autre part, la programmation orientée mobile. Ici, l’exercice est encore plus périlleux car il est impossible de modifier totalement le code source du site.

À noter que chacun a publié son “hack” sur “Stylish“, un outil qui se rajoute à votre navigateur afin de modifier le site en temps réel lorsque vous y accédez. Tous les “hacks” sont accessibles sur ce tumblr.

Conclusion

Pour conclure ce “Vendredi c’est Graphism”, j’attire surtout votre attention sur la démarche créative que j’ai souhaité mettre en place avec Julien Dorra. Le fait de se réapproprier et de détourner quelque chose, en l’occurrence les musées, provoque la créativité. De plus, proposer un projet focalisé sur un élément très précis (ici, adapter le site Internet aux supports mobiles), ouvre la discussion sur des choses beaucoup plus larges comme la place du musée sur Internet, comme l’expérience muséale en ligne, etc. L’inverse aurait moins créé de débat. Enfin, “hacker” un site, un produit, une démarche, pour l’améliorer en totale autonomie (comme lorsque j’ai sorti Sublyn sans contacter la RATP) permet d’aller au bout des choses sans considérations stratégiques, politiques, décisionnelles, etc. et donc de se concentrer sur une seule voix, celle du design centré utilisateur.

Des enseignements et une approche “design / hacking” que je réitérerai très certainement sur d’autres projets à l’avenir :)

Excellent week-end à toutes et à tous et… à la semaine prochaine !

Geoffrey

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La police dans le viseur http://owni.fr/2012/08/03/la-police-dans-le-viseur-police-tape/ http://owni.fr/2012/08/03/la-police-dans-le-viseur-police-tape/#comments Fri, 03 Aug 2012 09:35:43 +0000 Maxime Vatteble http://owni.fr/?p=117425

Capture d'écran de la vidéo de promotion de l'application Police Tape

Tout ce que vous photographierez pourra être retenu contre vous. Jerome Vorus, un jeune habitant de Washington D.C. de 21 ans l’a appris à ses dépends, un jour de juillet 2010. Alors qu’il marche dans les rues de Georgetown pour rentrer chez lui, il s’arrête pour prendre quelques clichés de policiers circulant près d’un feu rouge. Un officier désire savoir “par mesure de sécurité” pourquoi il avait choisi de photographier cet endroit. En quelques minutes, il se retrouve en état d’arrestation et doit prouver son identité.

Autorité et contradiction

On lui dit alors que prendre ce genre de photos et de vidéos est illégal, qu’une autorisation préalable est obligatoire. À sa grande surprise, une policière va immédiatement se contredire : elle sort un appareil photo numérique et commence à enregistrer la conversation.

Or, la juridiction de Washington D.C. est claire : il est légal d’enregistrer une prise vidéo ou audio d’une conversation à laquelle l’auteur de l’enregistrement participe. Jerome Vorus, tout comme la policière, a lui aussi parfaitement le droit d’enregistrer cette conversation avec les policiers.

Un des clichés de Jerome Vorus à l'origine du litige

De grands États américains comme Washington D.C. doivent encore et toujours justifier les libertés des photographes car les policiers en service n’aiment pas se faire tirer le portrait. Certains d’entre eux pensent que ces clichés troublent l’ordre public ou portent atteinte au droit à l’image et arrêtent leurs auteurs, sans aucun motif valable.

Le photographe amateur n’en reste pas là. Il se tourne vers l’American Civil Liberties Union (ACLU) pour faire valoir ses droits et attaque la brigade en justice. Le 19 juillet dernier, le district de Columbia lui donne raison et impose un nouveau code de conduite à la brigade, réaffirmant la pleine légitimité des photographes, amateurs ou professionnels, à prendre en photo un policier dans la rue :

Seulement le message est difficile à faire passer : au lendemain de la mise en application de ces nouvelles règles, un policier de la même brigade confisque, en civil, le téléphone d’un piéton enregistrant des policiers dans la rue. Washington D.C n’est cependant pas le seul État à connaître ces difficultés. C’est pourquoi Jerome Vorus s’est mis en tête d’aller photographier des policiers aux quatre coins du pays, pour savoir s’ils connaissent la Constitution et les lois qu’ils doivent faire respecter.

Rappel à l’ordre

Aux États-Unis le droit de photographier des policiers est reconnu dans le Premier amendement de la Constitution garantissant la liberté d’expression. C’est d’ailleurs l’argument qu’avait fait valoir le département de la Justice des États-Unis, administration équivalente au ministère de l’Intérieur, lors de faits similaires concernant la police de Baltimore en mai dernier. À la cinquième page d’une publication officielle adressée à cette administration, on peut lire :

Parce que l’enregistrement d’agents de police dans l’exercice public de leurs fonctions est protégé par le Premier amendement, les mesures politiques devraient interdire toute interférence avec d’autres activités de police, sauf dans des situations strictement restreintes. Plus particulièrement, ces mesures devraient indiquer aux fonctionnaires qu’exceptées certaines circonstances, ils ne doivent pas rechercher ou saisir un appareil photo ou appareil d’enregistrement, sans mandat.

En outre, ces mesures doivent interdire des actions plus subtiles qui peuvent néanmoins empiéter sur les droits des individus garantis par le Premier amendement. Les agents doivent être avisés de ne pas menacer, intimider, ou autrement décourager un individu d’enregistrer des activités policières de maintien de l’ordre ou de ne pas intentionnellement bloquer ou obstruer des caméras ou des appareils d’enregistrement.

Un rappel officiel des lois fédérales serait également utile dans l’État de Floride où un policier considère, en juillet 2012, que le simple fait de se balader avec une caméra est un acte “suspect.

Pour les associations de défense de libertés citoyennes comme l’ACLU, le cadre légal n’est pas assez contraignant. Les policiers interprétant le Premier Amendement à leur convenance ne peuvent plus agir comme s’ils étaient intouchables.

Surveillants surveillés

Nul n’est censé ignorer la loi aux États-Unis, surtout les policiers. Le copwatching, c’est-à-dire la surveillance des forces de l’ordre par les citoyens, est un mouvement répandu dans le pays depuis les années 1990 qui risque de prendre encore plus d’importance, grâce à l’appui technologique.

[MàJ] Les paparazzis de la police

[MàJ] Les paparazzis de la police

Apparition en France d'un premier site de surveillance des policiers. Les photos et les noms de dizaines de policiers sont ...

Tentée fin 2010 en France par le site Indymedia, l’expérience de copwatching avait provoqué l’indignation des syndicats policiers et du ministre de l’Intérieur de l’époque, Brice Hortefeux. Pourtant chaque Français est libre de photographier et de filmer un policier dans la rue, sauf exceptions. Les Américains restent très demandeurs de ce service.

Au début du mois de juillet, l’ACLU a décidé de lancer une application Android appelée Police Tape, destinée à lutter contre les policiers fâchés avec les photographes de rue. Gratuite, elle permet de photographier, filmer et enregistrer du son en toute discrétion : une fois lancée, Police Tape disparaît automatiquement de l’écran pour éviter toute tentative de suppression.

Une copie de l’enregistrement est conservée sur le téléphone et est envoyée sur un serveur sécurisé de l’ACLU, qui l’analysera elle-même. On y trouve également un précis des législations en vigueur pour que le photographe puisse se justifier, s’il est appréhendé par un policier à son domicile, dans la rue ou bien à bord d’un véhicule. Une version iOS est prévue dans le courant de l’été.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La ville de New York avait été la première à tester ce genre d’outil en juin dernier, avec l’application locale Stop & Frisk Watch. Pour Alexander Shalom, conseiller juridique de l’ACLU, ce genre d’initiatives contribuera à faire évoluer les mentalités et faire respecter les droits fondamentaux des citoyens américains :

Historiquement, les images saisissantes de policiers maltraitant des citoyens ont piqué au vif les représentations collectives et ont parfois été à l’origine de poursuites judiciaires. La photo et la vidéo sont cruciales pour garantir la pleine responsabilité des forces de l’ordre. Elles doivent savoir que les yeux de la société civile sont en permanence braqués sur elles.

Une conviction partagée par le photojournaliste Carlos Miller, auteur du blog Photography is not a crime, qui se bat depuis plus de cinq ans pour que les droits des photographes professionnels soient également reconnus, au-delà de la complexité du droit américain.


Capture d’écran de la vidéo de présentation de l’application android pour Smartphones Police Tape.

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Pour un Internet polisson ! http://owni.fr/2012/06/15/pses-pour-un-internet-polisson/ http://owni.fr/2012/06/15/pses-pour-un-internet-polisson/#comments Fri, 15 Jun 2012 08:17:33 +0000 Guillaume Ledit, Andréa Fradin et Ophelia Noor http://owni.fr/?p=113447

Ouverture de Pas Sage En Seine à La Cantine, passage des panoramas, Paris. (cc) Ophelia Noor

Charges anti-Apple, tee-shirts Telecomix, chiffrement de données et barbes en broussaille : pas de doute, nous sommes bien à Pas Sage en Seine. Trublion reflet du plus institutionnel Futur en Seine, le grand raout numérique organisé en parallèle par la Ville de Paris et la Région Ile-de-France, ce festival donne pendant quatre jours la parole à quiconque souhaite parler d’Internet. Mais de préférence en empruntant les itinéraires bis. Car ici, hors de question de suivre les autoroutes confortables tracées sur le réseau par les mastodontes Apple, Google ou Facebook. Ici, “des gens pas sages du tout rendent visibles, intelligibles et pédagogiques les activités numériques underground ou tout simplement libres.” Pour un résultat gonflé d’impertinence, qui bouscule les standards élaborés par les services que nous utilisons au quotidien sur Internet. Le tout pour notre petit confort. Mais bien souvent au détriment de nos libertés.

Lignes de fuite et bidouillabilité

Cliquer ici pour voir la vidéo.

“L’auteur aurait intérêt à être piraté”

“L’auteur aurait intérêt à être piraté”

Thomas Cadène est un auteur de bédé atypique. Passionné par Internet, il y a créé Les autres gens. Du modèle ...

Un constat qui s’impose avant tout sur le mobile.

”Avec les iPhone, il y a quelqu’un, en Californie, qui contrôle ce que vous avez le droit d’utiliser sur une machine que vous avez pourtant achetée” a alerté Tristan Nitot, évangéliste en chef de la fondation Mozilla en Europe, en ouverture de cette première journée du festival. Nos téléphones intelligents, iPhone, Blackberry et compagnie, nous verrouillent malgré nous dans un cocon aseptisé, où il est impossible de bouger un orteil sans aval préalable des firmes californiennes.

Sur l’AppStore, la plate-forme d’applications pour matériel Apple, pensée, conçue et validée de A à Z par la marque à la pomme, bon nombre de contenus sont ainsi persona non grata. Grand prude devant l’éternel, Steve Jobs a par exemple banni toute forme de nudité de ses joujoux du temps de son vivant. Exit le porn, tout comme des oeuvres de l’esprit autrement moins polémiques ; la BD collaborative française Les Autres Gens en fait par exemple les frais, au détriment de son rayonnement.

Mais le problème ne s’arrête pas à une histoire de fesses. Pour Tristan Nitot,

le téléphone mobile, comme le PC en son temps, c’est l’interface entre l’utilisateur et finalement, le reste du monde. C’est l’interface avec les amis, avec les informations et autres. Ce n’est donc pas neutre si quelqu’un contrôle absolument tout.

La solution ? Ouvrir le capot ! Adepte du sémillant concept de “bidouillabilité”, Tristan Nitot préconise de créer une interface mobile dont le code source serait complètement accessible aux utilisateurs. Taille, forme, couleurs (et bien plus encore) de tout objet affiché sur votre portable pourraient ainsi être modifiées, pour peu d’y consacrer du temps et de ne pas redouter de mettre les mains dans le cambouis. Un projet élevé au niveau industriel par Mozilla (pour le moment sous le nom de “Boot to Gecko”), qui ambitionne de proposer ces téléphones d’un nouveau genre dès le début de l’année prochaine. En partenariat avec l’opérateur Telefonica, ils ne devraient atterrir dans un premier temps que sur le marché brésilien. Mais Tristan Nitot n’exclut pas un futur débarquement européen qui suivrait cette même injonction : créez vos lignes de fuite

L’Internet polisson

T-shirt de geeeeek (cc) Ophelia Noor

Mot d’ordre en forme de fil rouge pour cette première journée de Pas Sage en Seine, où les sales gosses du Net n’ont pas manqué une occasion de troller les différents intervenants. Ou de moquer certaines figues du milieu, sans surprise absentes à l’événement. Orange, Free, Apple ou même Nadine Morano en ont ainsi pris pour leur grade.

Certains n’ont pas hésité à prendre eux-mêmes le micro pour aller défricher des pistes inexplorées. Ainsi, cette conférence de 15 à 16, intitulée “ Pourquoi les poulpes doivent inspirer Internet ?” [on en a fait une vidéo rien que pour vous]. Par amour de la contradiction, de l’humour potache et en estimant que quoiqu’il arrive, toute connaissance est bonne à prendre – pourvu qu’elle aboutisse à 42 [selon les références du milieu, 42 est la réponse au sens de la vie, NDLA].

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Sur Internet, sortez couvert !

Mais s’ils ont la blague facile, les cyber-effrontés savent se tenir à carreau. Et passent sans problème d’une ambiance rigolarde à une atmosphère studieuse. Car si la navigation menace d’étouffer la liberté des internautes, elle peut tout aussi facilement mettre leur vie en péril. Savoir hacker n’est alors plus question de prudence, mais d’urgence.

Tunisie, Égypte, Syrie, Pas Sage en Seine est l’occasion de rappeler l’impérieuse nécessité de protéger ses activités sur le réseau, en particulier dans les régimes autoritaires. De ceux qui pratiquent la censure, et tentent de restreindre voire couper l’accès au réseau. Les révolutions arabes en ont fourni plusieurs tristes exemples.

Conférence "Internet c'est nous" avec l'intervention de blogueurs tunisiens - (cc) Ophelia Noor

Elles ont aussi montré à quel point les hackers peuvent être d’un précieux secours. Plusieurs agents ”Telecomix, ce groupement de hackers qui aide les activistes des pays concernés en rétablissant la connectivité ou en leur apprenant à communiquer de façon sécurisée, sont d’ailleurs intervenus au long de la journée. Leurs maîtres-mots ? Chiffrement, anonymisation, proxys, VPN, Tor, protection des données : autant de conseils et d’outils qui ont jalonné ce premier jour de Pas Sage en Seine.

Les témoignages de Tunisiens impliqués dans la chute du régime de Ben Ali ou de Syriens en pleine guerre civile renvoyaient à cette réalité bien sensible, que résume d’une phrase Kheops, de Telecomix :

On parle de cyberguerre, mais ça n’a rien de cyber, ça concerne des vies tout ce qu’il y a de plus réel.

Okhin et KheOps de Telecomix (cc) Ophelia Noor

Une réalité sur laquelle Internet agit, tant dans la possibilité pour les États ou les grandes firmes de traquer les activités de leurs citoyens et utilisateurs que dans les moyens de lutter et d’agir contre ces tentatives de censure. Auxquelles sont souvent confrontées les journalistes, cible privilégiée de cette pédagogie par l’exemple, promue au cours d’une intervention par Reporters Sans Frontières. L’ONG mutliplie en effet depuis un an les points de contacts avec “la communauté hacker”. Et a modifié son slogan en passant de “Pour la liberté de la presse” à “Pour la liberté d’information”.

Un slogan qui résonne avec les fondamentaux de l’éthique hacker, selon lesquels l’information devrait être libre et gratuite. Et l’accès aux ordinateurs illimité et total.

Benjamin Bayart, ministre des Internets

Benjamin Bayart pendant sa présentation. (cc) Ophelia Noor

Clou du spectacle et ultime hack de la journée, Benjamin Bayart, président du FAI associatif FDN, a envoûté l’auditoire avec sa conférence “Liste des courses pour les députés.”

Une sorte de BA B.A de la régulation du Net, décliné en trois points : protection de la neutralité, décapage du concept de propriété intellectuelle et encadrement des fichiers policiers. Un laïus qui peut sembler soporifique par le menu, mais qui a tenu la salle de La Cantine bondée (et hilare) jusqu’à près de minuit – explosant de deux heures le temps imparti. Netévangéliste alternant humour, métaphores et trolling de compétition, Benjamin Bayart mériterait donc un compte-rendu à lui tout seul !

Sur la neutralité des réseaux, l’ingénieur de formation a insisté sur la nécessité d’une “grande loi”, courte et claire. Raillant au passage la politique européenne en la matière, qui détermine assez largement les orientations françaises, qui “croit que la main invisible et divine du marché va tout arranger, faire pousser les cheveux et enlarge [grossir, NLDR] les pénis.” Et rappelant que préserver la neutralité du réseau n’est pas un truc de technicien :

Rien n’empêche aujourd’hui un FAI de filtrer un site. Quel qu’il soit. Si un FAI décide un jour de filtrer un site de presse en ligne, parce qu’il décide qu’il ne lui plait pas trop, rien ne l’en empêche. Rien.

Après avoir fait un tour d’horizon des étranges pratiques des opérateurs sur les services de téléphonie et de télévision fournis dans leur “box”, Benjamin Bayart a appelé à une révision de fond en comble du concept de propriété intellectuelle. Rappelant que lorsque l’on reproduit une œuvre, il ne s’agit pas d’un vol car l’auteur de l’œuvre visé peut toujours en disposer. Et faisant quelques clins d’œil à la Hadopi, qualifiée de “verrue infectée” et inefficace.

Pour finir, l’e-tribun a abordé la question du fichage et de la mise en place d’une identité numérique impulsée par l’État. Une volonté absurde selon lui, dans la mesure où l’individu est seul moteur de son identité, en ligne comme “IRL” ["In Real Life", selon le jargon des connectés, NDLA] . Solution : comme dans la vraie vie, il suffirait de pouvoir prouver son identité “par tous les moyens”. Par exemple, avec suffisamment de témoignages. Mais pas en fournissant un matricule écrit et validé par l’État. Qui sublimerait une bonne fois pour toute l’idée que Big Brother is watching you.

Du coup, à qui d’autres pouvait-on laisser le mot de la fin, qui s’adresse à vous tous, les internautes.

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Photographies par Ophelia Noor pour Owni


Retrouvez tous les jours :

- le live de Silicon Maniacs

- les vidéos des conférences sur le site de la Cantine

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Un jour sous surveillance http://owni.fr/2011/12/03/une-journee-sous-surveillance/ http://owni.fr/2011/12/03/une-journee-sous-surveillance/#comments Sat, 03 Dec 2011 12:39:53 +0000 Pierre Alonso http://owni.fr/?p=89066 Vivre une journée au milieu des nouvelles technologies de surveillance, un marché mondial de cinq milliards de dollars. Les fabricants redoublent d’inventivité. A partir des plaquettes et documents internes rendus publics jeudi par WikiLeaks, OWNI plonge dans une journée sous surveillance. Une fiction réaliste dressant un panorama (non-exhaustif) des technologies vendues par les marchands d’armes de surveillance.

7h15, sonnerie de réveil d’un smartphone. Entrer un code PIN. L’allumer et le reposer. Il est désormais un parfait mouchard. Hacking Team, une société italienne, propose d’installer à distance un logiciel compatible avec la plupart des systèmes d’exploitation (iPhone, BlackBerry, Windows Phone). Activé à distance, il permet de prendre le contrôle du téléphone sans que l’utilisateur ne se rende compte de rien (voir la vidéo ci-dessous du Bureau of Investigative Journalism en anglais.)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Katrin Verclas, co-fondatrice de MobileActive.org qui réfléchit à des utilisations militantes des smartphones, explique :

Une fois installé directement ou à distance sur le mobile d’une personne, ces “spywares” (logiciels malveillants) peuvent (…) activer à distance le micro pour se transformer en mouchard.

8h30, départ pour le bureau, téléphone portable en poche. Un bon moyen pour suivre à la trace. Sans utiliser d’appareil physique, un smartphone peut là aussi enregistrer un itinéraire ou indiquer une position géographique précise, comme le propose Hacking Team.

L’ancienne méthode, celle des mouchards, fonctionne toujours. SPEI, une entreprise allemande, a créé Sleuth-Hound Software, qui permet de “contrôler à distance et visualiser la position GPS d’un ou plusieurs appareil de traçage GPS”. Les trajets peuvent être visualisés sur “Google Earth, Microsoft MapPoint, Navigator 7…”, le tout sur “une interface simple d’utilisation”.

Les communications entrantes et sortantes, qu’elles durent quelques secondes ou plusieurs minutes, fournissent des mines d’information. D’abord en les interceptant. L’indien Shoghi Communications offre des systèmes de “surveillance totale du trafic incluant SMS et appels du mobile ciblé”. Ensuite en analysant le spectre vocal. L’analyse de la voix permet d’identifier précisément les interlocuteurs. L’entreprise tchèque Phonexia parvient à déterminer le genre, mais aussi l’âge de l’interlocuteur. Le tout, en détectant des mots-clés dans le dialogue. Une performance minimale comparée aux possibilités actuelles, décrites par Simon Davies, directeur général de l’ONG Privacy International :

Les nouveaux systèmes commercialisés par les entreprises de sécurité ont recours au rythme, à la vitesse, la modulation et l’intonation, en se fondant sur le type de personnalité et l’influence parentale, ainsi que la sémantique, les idiolectes, les prononciations et les particularités liés au lieu de naissance, au statut socio-économique et au niveau d’éducation.

Voir ce que les utilisateurs voient

Au bureau, un ordinateur fixe ou portable, connecté à Internet. Une cible privilégiée par les marchands d’armes de surveillance. La société américaine SS8 se vante de développer des solutions pour “voir ce que [les utilisateurs] voient en temps réel”.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Aller sur les réseaux sociaux. La technologie Intellego de SS8 est un modèle de Social network Analysis (SNA), soit la capacité à connaître “le nombre de connexions entre les individus ou groupes, leur proximité, l’intensité de leur relation, le degré d’influence d’une personne sur les autres ou un groupe, le mode de propagation d’une idée dans un réseau” d’après Solon Barocas, doctorant à la NYU. Intellego met en forme et réorganise les données des réseaux sociaux interceptées :

Intellego automatise le processus qui génère l’analyse d’un réseau social. Chaque individu, site web, adresse mail ou cible est représenté comme un noeud. Chaque communication qui connecte deux nœuds est représentée par un pont.

DigiTask, une entreprise allemande, a créé Wifi catcher qui permettent d’intercepter l’ensemble du trafic passant sur un réseau. Adapté à la mobilité, Wifi Catcher peut être “utilisé discrètement sur des hotspots publics en déposant simplement la petite unité de réception près de la cible (…) ou à distance avec de grandes antennes directionnelles”. Et nombreux sont les fabricants à le proposer pour les réseaux ADSL. Comme l’entreprise israélienne Trace Span et son DSL Phantom “entièrement non-intrusif permettant aux agences de chargées de la sécurité (law enforcement agencies) de surveiller des informations sans être détecté“.

Système de surveillance massive

Bien au-delà d’un réseau d’entreprise ou de particulier, l’entreprise française Amesys commercialise Eagle, un “système massif conçu pour répondre aux besoins d’interception et de surveillance à l’échelle d’une nation [et] capable d’agréger tout type d’informations [et] d’analyser, en temps réel, un flux de données à l’échelle nationale, de quelques terabytes à plusieurs dizaines de petabytes”. Les réseaux entiers peuvent être visés par le DPI, Deep Packet Inspection, une technologie à usage dual, utilisée tant pour mesurer la qualité d’un réseau que pour le filtrer et le censurer. Des technologies que proposent le français Qosmos ou l’allemand Ipoque.

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Même les connexions sécurisées, les fameux protocoles SSL qui rassurent lors d’un paiement en ligne, peuvent être brisés. Packet Forensics (littéralement “autopsie du paquet”) dont le siège est en Arizona, a développé “man-in-the-middle”. Sa force est d’intercepter toute communication “transitant dans une session SSL ou TLS”.

Avant de quitter le bureau, faire une mise à jour d’un logiciel. C’est l’une des voies que DigiTask a trouvé pour “surmonter le chiffrement, manipuler une cible nomade, surveiller [son] activité” : les logiciels furtifs développés par “le leader du marché allemand” peuvent être installés via des “logiciels modifiés.”

Débrancher sa connexion. Eteindre son ordinateur. Le digital forensic (“autopsie numérique”) les ressuscitent : fichiers supprimés, historique de navigation web, etc. Cellebrite, une entreprise israélienne propose Ufed Logical, le même service adapté aux smartphones.

23h30. Laisser son smartphone en veille. Même ainsi, il peut enregistrer les conversations alentours.

Dormir, sous bonne surveillance.


Illustration via FlickR [cc-byncnd] Martin Gommel

Retrouvez notre dossier sur le sujet :
Un gros requin de l’instruction et Des chevaux de Troie dans nos démocraties

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http://owni.fr/2011/12/03/une-journee-sous-surveillance/feed/ 8
Smartphones et musique : à vos Apps ! http://owni.fr/2010/11/17/smartphones-et-musique-a-vos-apps/ http://owni.fr/2010/11/17/smartphones-et-musique-a-vos-apps/#comments Wed, 17 Nov 2010 13:34:27 +0000 Benoit Darcy http://owni.fr/?p=28053 Benoit Darcy nous livre ici un bilan de ce qui se fait de mieux en applications téléphoniques à l’aube de 2011. Cet article est indispensable à toute personne prétendant s’investir dans le “music business”. Benoit Darcy (@zdar sur Twitter) est actuellement employé chez CBS interactive France. Il écrit sur son blog zdar.net, un vrai régal pour tous les amateurs de nouvelles technologies et de musique.

Enfumeur pour certains, visionnaire pour d’autres. Enfumeur-visionnaire pour moi. Force est de constater que Jean-Marie Messier n’aura pas laissé indifférent. Président de Vivendi de 1998 à 2002 – aujourd’hui holding d’Universal Music, de Canal+, SFR et d’Activision – Jean-Marie Messier aura laissé derrière lui plus de 20 milliards d’euros de dettes, des acquisitions malheureuses et survalorisées et quelques visions stratégiques justes, qui trouvent leur sens aujourd’hui. Au premier rang d’entre-elles : la convergence.

Convergence. Ce mot-valise, les journalistes l’utilisent depuis environ 10 ans pour désigner à la fois l’avancée technologique connue par les téléphones mobiles ces dernières années (agglomérant ainsi les fonctionnalités), et l’arrivée des services Web de tout ordre dans la vie de Monsieur-tout-le-monde. Aujourd’hui, la convergence a tellement opéré que l’expression tend même à disparaître. Car c’est un fait, le Web est arrivé dans nos mobiles, en version illimitée et à haut débit, et avec lui, les comportements qui vont avec. De l’avis de beaucoup, Messier avait vu juste. Peut-être quelques années trop tôt…

A qui appartient le marché ?

En France, et selon la dernière étude du Gartner Group (novembre 2010), les ventes de smartphones ont le vent en poupe. Elles sont notamment dopés par l’iPhone et les différents téléphones Androïd, mais la réalité est que ce sont trois autres marques qui dominent le marché : Nokia, Samsung, et LG. Ainsi, les parts de marché des téléphones mobiles (tous modèles confondus) sont : Nokia (28,2%), Samsung (17,2%), et LG (6,6%). Si on isole le seul segment des smartphones (il faut alors ici raisonner en OS plutôt qu’en marques), nous avons comme trio de tête : Symbian (Nokia), Androïd (marques diverses), et iOS (Apple iPhone) avec respectivement 29%, 20% et 13% de parts de marché.

L’iPhone est donc loin d’être en tête. Androïd a le vent en poupe et progresse très rapidement, et Symbian pourrait bien marquer son retour (ou du moins consolider sa position) avec les nouveaux smartphones de Nokia, en particulier le N8, dévoilé récemment.
Pourtant, c’est bien l’iPhone qui fait l’objet de toutes les convoitises. Et pour cause, ses utilisateurs sont les plus riches, ceux dont les comportements sont le plus tournés vers le Web, et le smartphone lui-même constitue l’écrin renfermant la seule entité musicale qui a prouvé sa capacité à générer du business de façon pérenne : iTunes Music Store. Mieux, une récente étude américaine, Going Mobile (réalisée par IHL Group), donne l’iPhone devant Android en intention d’achat (et de switch) de la part des possesseurs de smartphones : 56% veulent passer à l’iPhone, 44% à un mobile Androïd, 24% un BlackBerry et 10% un Windows Phone…

Les différentes catégories d’apps

Dès lors, l’application iPhone semble incontournable. Au delà des coûts, il est ici question de de reach. Puisque musique et iPhone adressent la même cible, la production d’une application devient pertinente et les approches peuvent varier. Après un tour d’horizon de l’inventaire disponible dans l’AppStore, j’en arrive à dénombrer quatre grandes tendances.

Les application d’image

Il s’agit ici de faire exister l’artiste et sa production au sein d’une application. Le rendre accessible et « searcheable » dans l’AppStore et rendre des éléments promotionnels disponibles à l’écoute ou à la visualisation. L’achat de titres ou de l’album complet est en général proposé au sein même de l’application. L’application du rappeur Drake, le petit protégé de Lil’Wayne récemment vu aux côtés de Rihanna, constitue un exemple parfait d’application d’image.

Application Drake (Réalisation : Mobile Roadie, Editeur : Universal Music Group)

Les applications ludiques

Sans mettre en avant l’artiste beaucoup plus que l’affichage du logo du groupe ou du visuel du dernier album, il s’agit de proposer au fan un divertissement dans l’univers de l’artiste en reprenant certains visuels clés ou, mieux, en mettant en scène des avatars des membres du groupe. Un lien vers l’iTunes Store mobile n’est jamais très loin et permet de quitter l’application en douceur pour aller acheter un ou plusieurs titres voire l’album en entier… Un exemple ici avec le flipper de Goldfrapp, un groupe electro-pop britannique.

Application Goldfrapp Pinball (Réalisation : Corporation Pop Ltd, Editeur : Mute Records)

D’autres exemples figurent dans l’Appstore, en particulier pour Gorillaz et Linkin’Park, deux grosses marques sur lesquelles un investissement sérieux a été consenti puisqu’il s’agit ici de jeux plus élaborés. De la 3D pour Gorillaz, et Linkin Park qui fait figure de cas d’école puisqu’on dénombre pas moins de quatre applications dédiées à la formation californienne dans l’AppStore : une application d’image (même principe que pour Drake), un jeu de type « Tapulous », et un jeu proche des « Sims » en version gratuite et limitée, et payante (illimitée).

Les applications décalées

C’est un sous-genre des applications ludiques mais elles sont tellement verticales qu’on peut les isoler dans un segment à part entière. L’un des exemples le plus probants de ce type d’application est incarné par iSébastien, l’application iPhone de… Patrick Sébastien.
Contre 0,79 euros (véridique), vous pourrez faire tourner les iPhone comme vous faites tourner les serviettes… (véridique aussi). Un compteur enregistre les tours (par le biais du gyroscope intégré à l’iPhone) et c’est parti pour des défis entres amis (assumez ou changez d’amis…). Là encore, l’utilisateur se trouve à un clic de l’iTunes Store où il pourra télécharger toute l’oeuvre de Patrick…

Application iSébastien (Réalisation : Sonacom, Editeur : Universal Music France)

Les applications immersives

C’est la catégorie la plus intéressante. Celle où on rencontre les applications les plus originales et élaborées. Il s’agit d’aller beaucoup plus loin que le niveau d’immersion que peut procurer un jeu mobile en impliquant fortement l’utilisateur. Les concepts derrière ce type d’applications peuvent être très variés. Voici deux exemples évocateurs.
Sortie récemment, l’application de Cassius, duo électro incarnant le mouvement French Touch, s’inscrit typiquement dans cette veine. Ainsi, Cassius a récemment sorti un clip dans le but de promouvoir The Rawker, leur dernier EP sorti chez Ed Bangers. Voici le clip, il s’agit du titre I Love You So et l’iPhone y tient une belle place…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

En parallèle de ce clip est sorti une application iPhone reprenant exactement les même « vidéos de bouches » qui sont mises en scène dans le clip. Dès lors, l’utilisateur peut s’amuser à refaire le clip chez lui, l’application peut alors procurer une vraie expérience sociale. C’est là le degré le plus élevé de l’immersion. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant que des flashmobs utilisant cette application aient lieu prochainement…

Application Cassius I <3 U SO (Réalisation : Julien Adam, Editeur : Ed Banger Records)

Bien que non-officielle, l’approche de l’application iDaft s’avère tout aussi créative. Elle permet, maintenant dans sa version 2, de rejouer les hits interplanétaires de Daft Punk Harder Better Faster Stronger et Technologic. Si l’aspect social est ici négligé, l’application jouit d’une belle popularité auprès de fans, et pourrait servir de tremplin le cas échéant à une version plus élaborée. Notons qu’iDaft2 reste une application gratuite…

Application iDaft2 (Non officielle, réalisation : Sam Vermette)

Gratuité, mécanismes de recrutement, et ROI

Au risque de m’attirer les foudres de détracteurs en mal de revenu (et ce serait légitime), je pose un postulat :

En 2010, en musique, la question essentielle n’est plus « combien un artiste rapporte t-il ? », mais « quelles sont les données en ma possession concernant la fanbase de l’artiste et comment je peux améliorer la collecte de ces données en quantité et en qualité ».

Au premier rang de ces données figurent la reine, celle qui fait l’objet de toutes les convoitises : l’adresse email. Une adresse email est un formidable moyen de de communiquer avec une base de fans, mais également, pour peu qu’elle soit associée à un travail de marketing direct ou de CRM, un moyen de qualifier et de profiler une audience. De receuillir des données socio-démographiques, des affinités par style, par artiste, par similitude.

Une application iPhone peut aider grandement à la collecte. Parce qu’il aura accès à du contenu privilégié, parce qu’il pourra visualiser un contenu avant le « grand public », parce qu’il pourra participer à un jeu concours dont la dotation sera « premium » (accès VIP, rencontre avec l’artiste, voyage pour assister à un gros concert au bout du monde, etc), un fan laissera plus facilement son adresse e-mail. Le recrutement sur iPhone est facilité par la simplification des interfaces. Une application va en général droit au but dans ses fonctionnalités, la collecte de données aussi. Un exemple avec ce que propose Mobile Roadie dans toutes ses applications, ici avec celle de Pink.

Application Pink (Réalisation : Mobile Roadie - Editeur : Sony Music Entertainment)

Les trois piliers du recrutement sont ici représentés : opt-in pour des alertes push (très utile pour réactiver une fanbase quelque peu endormie…), inscription à la mailing-list donnant accès à des exclusivités, et géolocalisation (très utile pour savoir où se situent les fans et donc optimiser des tournées, prévoir des programmations stratégiques à des festivals, vendre mieux et plus de tickets de concerts).

En d’autres termes, considérer une application iPhone comme un canal de revenu important est à mon sens une erreur. Mieux vaut la considérer comme un collecteur de données. Il n’empêche, différents modèles économiques sont à la disposition des éditeurs pour tenter de réaliser un coup-double et générer du revenu. Dans un premier temps, il s’agira d’amortir le coût de développement de l’application (comptez de 5 à 25.000 euros en fonction des prestataires et de la complexité de l’application et du package qui peut être fourni : iPhone+iPad, par exemple). Dans un second temps, cap sur le profit. Dans les deux cas, les business-models ne sont pas si nombreux et limités par les conditions générales de soumission d’une application dans iTunes Store.

L’application idéale

Si certains jeux en 3D ou certaines licences de hits existants (Tapulous…) peuvent justifier un prix conséquent dans l’AppStore (4,99 €), le modèle le plus pertinent semble être celui de l’achat de contenus payants au sein d’une application gratuite (in-App purchase) et possédant quelques fonctionnalités et contenus d’accès gratuit. C’est par exemple ce qui a fait le succès d’un jeu comme FarmVille.

Aujourd’hui – selon Jesse Schell – il y a plus de joueurs sur FarmVille que de comptes sur Twitter…

L’univers d’un groupe ou d’un artiste a tout pour coller au plus près à ce modèle. Il est possible de laisser en libre écoute ou en libre téléchargement certains titres, proposer des jeux pour débloquer d’autres chansons, tout en proposant l’achat de l’album complet sur iTunes. Même raisonnement pour la vente de tickets de concerts et pour le merchandising, même si dans ce dernier cas, il sera toujours impossible de s’affranchir de la chaîne de livraison, avec ses coûts et ses impératifs.

Ajoutez à cela des fonctionnalités de shopping social, telles qu’on peut en trouver sur le très novateur Shop Socially et vous détiendrez probablement une application profitable. Ce site, qui vient de réaliser une levée de fonds de série A (soit un premier tour de table de 1.1 million de dollars auprès de Valhalla Partners), propose de combiner avis de consommateurs, achats, et profils sociaux, sur fond de gamification. Là encore l’univers musical a tout à gagner à s’inspirer de cela.

Aujourd’hui, combien de gens font un check-in une fois arrivés dans une salle de concert pour signifier à leur groupe d’amis qu’ils vont assister au show de tel ou tel artiste. Des centaines de milliers par soir. Quelle exploitation l’industrie réalise t-elle de ces précieuses données ? A peu près aucune. Aujourd’hui, les forums dédiés aux artistes ne sont-ils pas remplis d’utilisateurs à qui des badges d’ancienneté, de comportement sont décernés ? Où est le Foursquare de la fan-attitude ? Nulle part. Il y a probablement encore d’autres pistes à creuser !

Combien ça coûte ?

Voilà. Des mots, beaucoup de mots, et toujours les même acteurs. Les gros. Universal Music, Sony Music. Et toujours les même exemples, aussi. Les gros. Pink, Linkin Park, Gorillaz, Daft Punk… Mais dans la réalité d’un artiste auto-produit, l’application est-elle envisageable. Et, en fait, sert-elle vraiment à quelque chose ? A cette question, la réponse est définitivement oui, à condition d’avoir le temps d’en exploiter les bénéfices. Dans le cadre d’une autoproduction, seul aux commandes, le temps passé à analyser sa base de fans et autant de temps en moins pour composer, enregistrer, médiatiser…

En ce qui concerne la fabrication des applications, sauf à vouloir une application tellement originale qu’il vous faudra passer par un prestataire, certaines sociétés proposent aujourd’hui des outils facilitant la création d’application pour des populations non aguerries au code… Ainsi, de la même façon que des outils comme WordPress ont permis à des millions de gens de monter un site sur Internet, des CMS pour applications font leur apparition. Une société se détache particulièrement du peloton : Mobile Roadie. Certaines applications d’artistes signés en majors sont d’ailleurs réalisées grâce à leur technologie. Voici la vidéo promotionnelle de la version « pro ». Promotionnel donc volontairement impressionnant, mais les idées fortes sont bien réelles : « build an app in minutes » et « publish once, update everywhere ».

Cliquer ici pour voir la vidéo.

OK pour les fonctionnalités et la possibilité de le faire moi-même, mais quid du coût ? Voilà ce qui ressort d’un rapide tour d’horizon : en moyenne, de 500 à 1000 euros pour une application « basique » et jusqu’à 5000 euros pour une application plus évoluée. A cela peuvent s’ajouter des coûts d’abonnement nécessaires à la publication de mises à jour de l’application ou la possibilité de connecter l’application à des flux de données : Twitter, RSS, Flickr, Facebook Fanpage, etc.

Grille tarifaire de Mobile Roadie au 15.11.2010

L’objet de cet article n’étant pas de traiter la fabrication elle-même des applications, je me contenterai ici de vous livrer quelques liens en forme de point de départ pour creuser et trouver un service qui vous convient tant sur le plan des fonctionnalités que sur celui du prix…

Mobile Roadie
Phizuu
Scribble
Custom Band Apps
Mobbase
Get Sound Around

Car là est la réalité, tiraillée entre absolue nécessité de calcul de ROI. Un grand classique économique. iPhone en main, qu’en aurait pensé Messier ?

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Article intialement publié sur: Zdar.net

Crédits photos: Benoit Darcy @zdar

Crédits photos CC flickr: csaila

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Webjournalisme: tentative de typologie http://owni.fr/2010/09/23/webjournalisme-tentative-de-typologie/ http://owni.fr/2010/09/23/webjournalisme-tentative-de-typologie/#comments Thu, 23 Sep 2010 09:42:26 +0000 Louis Haushalter http://owni.fr/?p=29074 L’information sur Internet est désormais solidement installée dans nos sociétés. Son influence va grandissante. Un récent sondage Fleishman-Hillard / Harris Interactive réalisé dans sept pays montre ainsi que le web et les conseils de son entourage sont les deux sources d’informations les plus importantes pour les consommateurs, loin devant les mails, la télévision, la presse, la radio…

Le public plébiscite donc cette nouvelle manière de consommer l’information. Les journalistes en prennent acte, et cherchent par conséquent à rendre toujours plus innovante leur production de contenus en ligne.  Le temps des tâtonnements, celui qui voyait la presse imiter sur le web ce qu’elle faisait sur papier (en commettant au passage l’erreur de la gratuité), est révolu. Chacun sait maintenant que le webjournalisme est une forme de journalisme à part entière, avec ses outils, ses codes et ses supports propres.

Les différentes formes de webjournalisme

Mieux: grâce au potentiel multimédia inouï que permet l’Internet, le webjournalisme se décline sous plusieurs formes très variées qui ont progressivement émergé et se trouvent aujourd’hui à des stades de développement différents. Nous distinguerons ici six catégories, dont les dénominations et les caractéristiques ne demandent qu’à être discutées et complétées :

  • Le “flash journalism” reste la forme la plus classique. Il s’agit de l’information brute, à la limite du copié-collé de dépêche AFP, dont les sites d’information traditionnels sont champions. Il prend la forme de courts articles publiés à chaud, rarement accompagnés de contenu multimédia, et illustre le mimétisme de l’information qui fait rage sur Internet. Un exemple pioché au hasard dans Google News : l’annonce de la libération de Dany Leprince a donné lieu à des dizaines d’articles qui se démarquent rarement les uns des autres.
  • Le “live journalism” a été inventé par la radio et la télévision mais trouve un prolongement sur le web. Comme son nom l’indique, il consiste à faire vivre les évènements au public en direct. L’exemple du suivi en live des procès illustre de mieux en mieux le développement de cette forme de journalisme.
  • Le “narrative journalism” est ce qu’on appellerait en français le journalisme de terrain ou d’enquête. C’est le mythe du journaliste infiltré faisant éclater au grand jour des scandales politico-financiers ou du grand reporter parti à la rencontre des habitants des townships d’Afrique du Sud. C’est le type de journalisme dans lequel la forme impersonnelle de la troisième personne laisse parfois la place au “je” et à la subjectivité revendiquée. Si l’on regroupe ici sous la même appellation le journalisme d’enquête et le reportage au long cours, c’est (au-delà d’une certaine ressemblance dans la forme) parce que ces catégories de journalisme sont en crise, car elles n’ont pas trouvé le moyen de s’adapter à la transition numérique. Pourtant, le web pourrait offrir de multiples possibilités de rebond aux nostalgiques d’Albert Londres…
  • Le “blog journalism” est la pratique du blog appliquée au journalisme : de courts billets assez subjectifs, mêlant de préférence texte et contenus multimédias, permettant d’apporter rapidement un éclairage ou un commentaire personnel sur l’évènement, mais aussi de dialoguer avec les internautes qui ont la possibilité de laisser leurs commentaires. Les blogs de journalistes sont aujourd’hui très nombreux, notamment dans le cas des journalistes spécialisés (politique, médias, automobile, religion…). On peut aussi retenir l’exemple de Christophe Barbier, qui présente l’originalité de pratiquer le blogging à la fois en texte et en vidéo.
  • Le “talk journalism”, enfin, est le journalisme d’interaction. Il rassemble le traitement des réactions et témoignages des internautes, les interviews en t’chat, les sondages et débats entre journalistes, experts et grand public… Le Web 2.0 a progressivement consacré ces nouvelles manières d’associer M. et Mme Tout-le-monde au traitement de l’information.

Précisons que ces formes de journalisme ne constituent que des modèles purs, des “idéaux-types”, qui ne sauraient être des catégories rigides dans lesquelles classer les différents contenus d’information. Par exemple, les publications de pure players type Rue89 sont souvent au croisement du narrative journalism, du talk journalism et – parfois – du data journalism.

Une question de support

Il n’en reste pas moins que le webjournalisme s’est démultiplié en plusieurs types de journalisme. Voilà pour le fond. En ce qui concerne la forme, on a également assisté à une démultiplicatio : celle des supports. Il est loin le temps où Internet était seulement disponible depuis un ordinateur de bureau. Aujourd’hui, l’information est accessible depuis différents supports numériques, chacun permettant de privilégier tel ou tel usage :

  • L’ordinateur classique, fixe ou portable, reste un outil central. Polyvalent, il présente toutefois des handicaps en terme de mobilité et parfois de confort.
  • Le téléphone mobile, qui est de plus en plus en souvent un smartphone, ne permet qu’une consommation limitée et souvent rapide de contenus, mais présente l’avantage évident de la mobilité. C’est l’avènement de l’information partout et tout le temps. Il convient de souligner le rôle croissant des applications, essentielles au développement de l’information sur mobile.
  • Les tablettes, qui devraient progressivement trouver leur public sous l’impulsion du lancement de l‘iPad, permettent également une certaine mobilité mais surtout un meilleur confort et une forte plasticité multimédia (liée en grande partie à l’écran tactile). Cependant, elles valorisent surtout la consommation de contenus, et non la production : il est par exemple bien moins confortable de rédiger un billet de blog avec un iPad qu’avec un ordinateur…
  • Enfin, les outils du web social (Facebook, Twitter…) sont également à classer parmi les supports. Non pas au sens physique, mais au sens où ils permettent de publier et de valoriser du contenu d’information ailleurs que sur les sites et applications créés par les médias. A la différence de ceux-ci, les réseaux sociaux permettent d’aller chercher l’internaute là où il est et de valoriser l’aspect participatif de l’information. Notons enfin qu’ils sont accessibles depuis l’ensemble des supports  physiques évoqués ci-dessus.

Des modèles économiques variés

Faisons enfin un bref tour d’horizon des modèles économiques utilisés pour tenter de monétiser l’information sur le web, en se plaçant du point de vue de l’internaute, donc en reprenant l’opposition basique gratuit-payant :

  • Le modèle gratuit, ultra-répandu dans le monde de l’information sur Internet, se finance (ou plutôt essaie de se financer) principalement par la publicité (bannières display, liens sponsorisés…). Dans cette optique, certains modèles publicitaires spécifiques peuvent être utilisés, comme le sponsoring professionnel (exemple : Slate.fr a fait sponsoriser son site dédié à la Coupe du monde par un unique partenaire, Geodis, qui bénéficie ainsi de tout l’espace publicitaire de ces pages) ou grand public (exemple : le “Mur” de Rue89). Pour compléter ces (trop faibles) revenus, une piste supplémentaire consiste en le développement d’activités parallèles, comme la formation ou la conception de sites (Rue89) ou encore l’organisation de conférences (Les Echos). Nous écartons ici les solutions plus taboues mais (hélas) bien réelles que sont les subventions publiques et le mécénat.
  • Le modèle payant, d’abord écarté par les éditeurs, a été remis au goût du jour par la non rentabilité du modèle publicitaire. Certains sites privilégient désormais une approche “freemium” : une partie gratuite accessible à tous et une partie payante réservée aux abonnés. Pour les internautes refusant de payer un abonnement, il est également souvent possible de payer à l’acte certains contenus (par exemple les archives du Monde). Unique en son genre, Mediapart a choisi le modèle du tout payant (sauf pour sa partie participative), en proposant toutefois un contenu d’exclusivité et de qualité. S’il n’est pas en vogue dans l’Internet traditionnel, le payant a cependant un peu plus la cote sur les smartphones (applications payantes) et surtout sur les tablettes : les journaux ont ainsi juré de ne pas réitérer l’erreur de la gratuité totale sur l’iPad.

Types de webjournalisme, supports de l’information, modèles économiques : nous avons passé en revue chacun des éléments de cette triplette. Il est maintenant possible de bâtir une typologie associant à chaque forme de journalisme les supports et modèle(s) économique(s) qui seraient les plus appropriés :

Quelques explications :

  • Le flash journalism est l’info brute, prête à être consommée rapidement et partout (pardon de parler en des termes aussi alimentaires mais c’est ainsi, il s’agit bel et bien de l’info fast food). Le smartphone est donc son support de prédilection. Elle ne présente aucune originalité puisqu’on la trouve partout, d’où son accès gratuit et son financement par la publicité.
  • Le développement du live journalism est inextricablement lié à celui des outils de microblogging type Twitter. Il doit investir ces plate-formes pour aller recruter sur place l’internaute cherchant l’information en direct. Là aussi, le smartphone permet de faire vivre l’information partout, mais les tablettes et sites web offrent plus de possibilités en termes de contenu live et d’interaction à chaud. Les journalistes n’étant pas les seuls à “liver” les évènements, un modèle gratuit sera là aussi privilégié.
  • Avec le narrative journalism, on change complètement d’optique. Ce journalisme qui prend son temps est aussi un journalisme qui coûte cher, d’où un modèle payant (abonnement), justifié par l’exclusivité et la qualité du contenu. (On peut aussi penser à un modèle original qui émerge aux USA :  le crowdfunding (mécénat populaire), qui consiste à faire financer à l’avance par le public les sujets qu’il veut découvrir.) Côté supports, les tablettes sont sûrement le plus indiqué car leur confort favorise la lecture longue et leur possibilités techniques permettent de valoriser les contenus multimédias, par exemple dans le cas des webdocumentaires.
  • Le data journalism reste globalement dans les mêmes problématiques : un travail d’ampleur et une nécessité de valoriser le contenu de façon intuitive (animations flash, tableurs, graphiques…), d’où une préférence pour les tablettes et un modèle payant. Cependant, concernant ce dernier, le paiement à l’acte serait peut-être plus indiqué que l’abonnement pour une raison simple : la différenciation des attentes quant au fond. En effet, l’internaute qui veut consulter le classement complet des hôpitaux français aujourd’hui ne voudra pas peut-être découvrir la carte interactive de la chasse à la baleine dans le monde demain…
  • Le blog journalism doit s’épanouir en utilisant les outils innovants de blogging et microblogging type Tumblr, qui permettent de varier les types de contenus (images, vidéos, liens…) et de partager les billets de blogs pour créer l’interaction avec les internautes. Le modèle est évidemment gratuit (on voit mal faire payer la consultation d’un blog…) mais on peut éventuellement privilégier le sponsoring, en associant un blog ou un groupe de blogs à une marque (en faisant toutefois attention aux conflits d’intérêts).
  • Le talk journalism doit jouer à fond la carte des réseaux sociaux, et notamment s’installer sur Facebook (400 millions d’utilisateurs actifs, ça fait réfléchir). Son modèle est gratuit mais son apport “en nature” n’est pas négligeable en termes de visiteurs redirigés, de notoriété, d’informations signalées par les internautes… Par ailleurs, on peut imaginer un accès réservé aux abonnés pour certains éléments, comme par exemple l’interview en t’chat d’une personnalité ou la possibilité de poser des questions aux journalistes spécialisés (comme le fait lefigaro.fr).

Il n’existe donc pas une recette miracle, les solutions sont multiples. Ces pistes ne demandent qu’à être discutées mais elles montrent bien que le webjournalisme est un journalisme qui se décline, à la fois en termes de supports et de modes de monétisation. Il n’est pas voué à n’être qu’une forme précaire et dévalorisée du journalisme, mais est au contraire promis à un grand avenir, pour peu que journalistes et éditeurs sachent comprendre les attentes du public et agencer fond, forme et modèle économique de façon à trouver les combinaisons gagnantes. C’est à cette condition qu’est soumise la pérennité du journalisme sur Internet.

Article initialement publié sur FuturJournalisme

Illustrations CC FlickR par Thomas Hawk et MoMoNWI

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IPad: premières impressions d’un “early adopter” http://owni.fr/2010/04/08/ipad-premieres-impressions-dun-early-adopter/ http://owni.fr/2010/04/08/ipad-premieres-impressions-dun-early-adopter/#comments Thu, 08 Apr 2010 14:48:28 +0000 Benoit Raphaël http://owni.fr/?p=11856

Applications, et en particulier celles de la presse, prix, équipement, usages…, quels sont les avantages et les inconvénients de la tablette d’Apple ?

Comme certains d’entre vous ont pu le voir sur Twitter, ou sur certaines chaînes de TV (je n’ai pas trouvé les liens vers BFM-TV, si vous avez…, merci RichardTrois pour le lien) et de radio, j’ai eu la chance de pouvoir me rendre à New York le jour du lancement du iPad, avec l’ami Geoffrey La Rocca de RMC.

Je ne vais pas m’étendre sur le déroulé des événements. De nombreux compte-rendus ont déjà été faits. Je retiens simplement l’étonnante capacité qu’ont les Américains de faire du lancement d’un produit un moment de fête.  Mais surtout le professionnalisme d’Apple. Il y avait certes moins de monde que prévu, mais l’excellente organisation a permis d’éviter les bousculades et l’attente (moins de 20 mn pour être servi après l’ouverture des portes). On aime ou on n’aime pas, mais j’ai pris une belle leçon de marketing.

Cliquez ici pour visionner le diaporama
1) Sauveur de la presse écrite ?

Premier constat, après de nombreuses heures de prise en main : l’iPad ne va pas sauver la presse écrite.

L’idée que la sortie d’un e-book allait brutalement changer les usages, c’est-à-dire faire oublier aux lecteurs quinze ans de navigation libre sur le web pour revenir au format traditionnel du magazine dans le même environnement fermé que jadis, était évidemment naïve.

Elle parait encore plus saugrenue une fois que l’on a eu la tablette en main.

Certes, les premières applications presse que j’ai pu tester pourraient être améliorées.
Je passe rapidement sur celle du Monde, simple pdf porté sur e-paper, ridicule et inutile. Celle de Paris Match est dans le même esprit : on reproduit le magazine, à l’identique, sur iPad. Time Magazine fait pire : chaque e-magazine est venu plus de 4 dollars !

La plus réussie jusqu’ici, est l’application du Wall Street Journal. Les éditions du jour sont payantes, mais on peut consulter gratuitement une édition “live”. L’expérience est plutôt agréable. L’appli reprend l’architecture d’un journal traditionnel, ce qui se marie plutôt bien avec le format de la tablette, et remplace généreusement les photos par des vidéos. Ce qui donne la drôle d’impression de se retrouver devant le Daily Prophet, le fameux journal papier de Harry Potter, dont les photos sont animées.

Seul hic : la navigation web avec Safari est très agréable et n’a rien à voir avec celle sur iPhone. Ce qui réduit l’intérêt de l’application. Pour l’instant, il est presque plus intéressant d’aller sur le site du NY Times

… que sur son application iPad.

Pour nous ramener vers leurs applications, les médias devront donc sérieusement travailler leurs interfaces, afin d’offrir une expérience utilisateur vraiment compétitive.
Sans doute devront-ils envisager les applications comme des hors-séries, des packaging “jetables”, plutôt que comme des médias tout en un. Et faire appel à des game designer (les professionnels du jeu vidéo).

À ce titre, l’application d’AP, présentée comme un album photo/vidéo, est déjà beaucoup plus ambitieuse (même si je la trouve assez ratée, par ailleurs).

2) L’avenir des appli média est là :

Parmi la première livraison, les applications média les plus intéressantes étaient les agrégateurs.

- Newsrack, par exemple, se branche sur votre compte Google Reader pour télécharger tous vos flux RSS. L’interface, sans être révolutionnaire, est claire et agréable, avec des outils de partage et la possibilité de “sortir” pour aller sur Internet.

Je peux y lire mes blogs favoris, mais aussi les sections du NY Times et du Monde qui m’intéressent.
C’est devenu la première application que j’ouvre sur mon iPad.

- StumbleUpon : il s’agit de l’application du service du même nom, que vous connaissez peut-être déjà sur Internet. Ce méta-média s’appuie sur ce que partagent les utilisateurs pour proposer une sélection de news, de photos, de vidéos et de billets de blog.

- Early Edition : présente vos flux RSS sous la forme d’un journal dont on tourne les pages.

On le voit bien, si l’ergonomie de l’écran nous ramène au format magazine, cela ne veut pas dire que les médias papier sont avantagés. Rien n’empêche de présenter une sélection de contenus venus de plusieurs médias en ligne et de les présenter dans une interface ergonomique à la manière d’un journal ou d’un livre.

L’iPad est finalement plus une nouvelle façon d’aborder les contenus qu’un e-book au sens où on le comprenait jusqu’ici.

3) Mais à quoi va servir l’iPad ?

L’expérience utilisateur de l’iPad est vraiment incroyable. Les actions sur l’écran tactile sont fluides, agréables, l’expérience est à la fois sensuelle et intellectuelle.
Alors, oui, on peut le voir comme un objet hybride, difficile à situer entre notre smartphone et notre ordinateur portable. On peut le voir comme une gadget de trop.
Mais on peut aussi le voir comme une nouvelle façon d’aborder l’ordinateur, les médias, et le réseau.
Comme l’explique très bien Steven Levy dans Wired, cela fait des années que les interfaces des ordinateurs n’ont pas évolué. Alors que le web a bouleversé nos usages, nous avons conservé notre vieille façon d’utiliser un ordinateur : un clavier, un écran, des logiciels, des fichiers, des prises de connection (USB, HDMI…), des lecteurs de Blue-ray, de DVD venus remplacer le lecteur de disquette…

L’iPad ne va sans doute pas assez loin, on peut penser que la vision de Google du cloud computing (logiciels directement en ligne) et du réseau devrait ringardiser l’écosystème des applications installées sur la tablette. Nous verrons. Mais l’outil nomade tactile révolutionne déjà l’antique ordinateur. C’est une première étape. Et c’est la principale innovation de l’iPad : plus qu’un e-book ou un mini-lecteur de médias, la tablette d’Apple est un “ordinateur” nouvelle génération.

Très léger, nomade (dix heures d’autonomie !), proposant une qualité d’image fantastique, l’iPad me permet certes de télécharger et de consommer des médias (livres, films, photos, jeux…) mais surtout de produire et de partager. Je peux écrire des textes, travailler sur des tableurs ou des présentations, retoucher mes photos, faire ou d’écouter de la musique, dessiner, prendre des notes, partager mes fichiers, régler mes achats…

À ce titre, le clavier tactile est une merveille d’ergonomie. Zéro défaut !
Personnellement, je laisse désormais mon MacBook Pro chez moi et ne me déplace qu’avec mon iPad.

4) Un outil incomplet

Dans cette optique, d’ailleurs, l’iPad est loin d’être parfait. Et même assez frustrant.

- L’écran : il est agréable, certes, mais il se comporte assez mal au soleil. Trop de reflets. Lire un livre en pleine lumière est assez fatiguant. Même dans l’obscurité, l’écran rétro-éclairé abime les yeux, contrairement au Kindle.

- La portabilité des applications iPhone : elle est présentée comme un atout. En fait, vous vous rendre vite compte qu’elle ne présente pas beaucoup d’intérêt. Le clavier devient ridiculement petit, et la résolution est médiocre.

- Pas de multitâches : devoir jongler entre les applis est vite frustrant. C’est un vrai handicap.

- Pas de connection USB : une lacune qui limite l’utilisation de l’objet comme un nouvel ordinateur portable (même si on peut le connecter à un ordinateur). Partager ses fichiers est possible (une fonction d’iTunes vous permet d’importer vos documents Word ou Excel par exemple), mais il est très compliqué de les faire naviguer entre les différentes applis. Encore un handicap qui milite pour le cloud computing.

- Le prix des applications : on tourne en moyenne autour de 9 dollars l’appli. Deux à trois fois plus cher que sur iPhone. Les livres sont assez cher aussi : premier prix à 9,9 dollars. On trouve parfois la version papier pour moins cher !

- L’absence de webcam : frustrant, à l’heure de Chatroulette !

- L’absence de flash : la lecture des sites Internet est sérieusement limitée. Même si de plus en plus de médias abandonnent la technologie Flash pour pouvoir être lus sur iPhone et iPad.
Plus généralement, il y a encore des progrès à faire avec le navigation web. Je n’ai pas pu rédiger mon billet depuis l’iPad par exemple. L’interface de Blogger présente de vrais problèmes de compatibilité.

D’ailleurs, l’ergonomie particulière de l’iPad (tout sur un écran, absence de scrolling vertical, pas de flash, la dimension tactile) va certainement bouleverser la façon dont nous concevrons, demain, nos sites web.

D’ici là, j’attends les prochaines versions. Et les tablettes des concurrents. On verra alors si les 300.000 ventes du week-end se transformeront en raz-de-marée. Et si l’iPad est bien la première étape d’une révolution des usages.

- Pour aller plus loin : je vous conseille la sélection de liens d’AFP Médiawatch.
- Les photos et les captures d’écran sont de moi.

Billet initialement publié sur Demain tous journalistes ?

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La presse court derrière la Tablette comme un canard numérique sans tête http://owni.fr/2010/01/28/la-presse-court-derriere-la-tablette-comme-un-canard-numerique-sans-tete/ http://owni.fr/2010/01/28/la-presse-court-derriere-la-tablette-comme-un-canard-numerique-sans-tete/#comments Thu, 28 Jan 2010 06:39:58 +0000 JCFeraud http://owni.fr/?p=7290 Dix ans après le Big Bang numérique qui a mis fin à l’ère Gutenberg, la presse continue à courir désespérément après un nouveau modèle économique et à divaguer en tout sens comme un canard sans tête. Et ce n’est pas la Sainte Tablette d’Apple – dévoilée ce soir à 19h00 heure de Paris par le divin Steve Jobs depuis son Temple de Cuppertino – qui devrait répondre d’un coup de baguette mystique au questionnement existentiel des journaux papier. L’attente des éditeurs pour ce terminal hybride à écran tactile finalement baptisée “Ipad” et ressemblant à un iPhone XXL (l’écran fait 10 pouces, soit moins d’une feuille A4) est pourtant énorme.

Pensez-donc : à mi-chemin entre l’iPhone, les fameux “readers” et le mini-mac, l’ardoise électronique d’Apple qui sera commercialisée dès la fin mars aux Etats-Unis et sans doute en Europe permettra de lire la presse en version numérique avec un confort inégalé : format plus agréable grâce à un écran 10 pouces (trois fois plus grand que celui de l’iPhone), affichage en couleur (quand le Kindle d’Amazon est encore noir et blanc), possibilité de “feuilleter” son journal, de voir des vidéos associées aux articles… le tout “anywhere, anytime” puisque le nouveau joujou de la firme à la pomme pourra se connecter à internet en Wifi (et en “3G”) et qu’il tiendra dans un sac à main.

Le prix est bien inférieur à ce qu’on imaginait : 499 dollars pour le modèle 16Go, 599 dollars pour le 32 Go…on est loin des 800 voire 1000 dollars sur lesquels la blogosphère spéculait. Le forfait données est à l’avenant : 29,99 dollars pour l’internet illimité chez ATT !

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Devant tant d’atouts et comme hypnotisée par le Buzz qu’a créé Apple autour de sa Tablette, la presse déboussolée pense enfin tenir sa “killer application” : le terminal ultime pour convaincre l’internaute de “payer pour voir”, alors que la culture de la gratuité s’est imposée massivement sur le Web pour les News.

Personne n’a oublié comment la firme à la pomme a littéralement a sauvé des eaux l’industrie de la musique. En 2003, quand Apple a lancé l’iPod et son magasin en ligne iTunes, les majors du disque étaient sur le point de succomber aux assauts des bataillons de pirates ordinaires formés par les internautes convertis au téléchargement en “peer to peer”.

Depuis, elles ont vendus 8,5 milliards de chansons dématérialisées sur iTunes qui est devenu le premier disquaire au monde. En reversant une légère dîme d’environ 5 à 10 centimes sur chaque morceau vendu 99 centimes d’euros. Apple s’en contente car la firme fait son beurre sur les iPod et les iPhone (21 millions et 8,7 millions écoulées rien que sur le dernier trimestre 2009 !). C’est ce modèle qui suscite le fol espoir des patrons de presse qui sont prêts, sans problème, à lâcher 10 centimes à Apple pour un journal en ligne qui serait vendu moins de 1 euro sur la Tablette. Et pour cause, si la presse se dématérialise à terme comme la musique, elle fera l’économie du papier, des rotatives et des coûts de distribution qui représentent aujourd’hui près de 70 % du prix de vente d’un quotidien.

Dans ces conditions, la presse est prête à signer comme un seul homme avec Apple qui pourrait annoncer dès ce soir des accords avec le “New York Times” et les grands éditeurs de magazines américains qui se sont alliés pour la circonstance (Time, Condé Nast, Hearst…). Les journaux sont d’autant plus prêts à se jeter dans les bras d’Apple qu’ils ont vu avec inquiétude le très souriant Boss d’Amazon, Jeff Bezos, tenter de leur imposer une clé de répartition totalement disproportionnée : je prends 70 % des abonnements souscrits à votre quotidien sur le Kindle et je vous laisse royalement un pourboire de 30 %. Inacceptable…sauf quand on voit ses recettes publicitaires s’écrouler de 25 % et sa diffusion fondre de 10 % en moyenne comme ça a été le cas en 2009 pour la plupart des titres. On comprend mieux pourquoi la presse unanime s’est prise de passion pour la Tablette en relayant quasi-hystériquement le Buzz orchestré par Apple autour de son nouveau produit…
Mais attention à l’effet de Panurge. Avant la Sainte Tablette, la presse a déjà beaucoup erré en cherchant son berger de l’ère numérique.



Gratuit ou payant sur Internet et les smartphones ? Course à l’audience mal rémunérée par les annonceurs ou fastidieuse chasse à l’abonné en ligne ? Boycotter Google, taxer Microsoft…ou inversement ? Pour les patrons de journaux du monde entier qui ont perdu le Nord, le magnat des médias Rupert Murdoch était devenu une véritable boussole. Problème, le propriétaire (entre autres) du “Wall Street Journal” et du “Times” de Londres s’est comporté lui-même comme vraie girouette tournant en tous sens dans l’espoir de trouver le bon cap.

“Citizen Murdoch” a d’abord décrété la gratuité quasi-totale pour le site internet du “WSJ” lorsqu’il a racheté le grand quotidien d’affaires américaine en 2007 . Puis il a décréter quelques mois plus tard – quand la bise publicitaire fut venue – que l’avenir était au péage… Avant de se mettre en tête de faire payer à Google et/ou Bing (le moteur de Microsoft) le référencement des dizaines de milliers d’articles produits quotidiennement par son empire de presse.

Comme des moutons, des centaines de journaux à travers le monde ont suivi le mouvement : un pas en avant, deux pas en arrière. Ou inversement. Récemment on a ainsi vu “L’Express” partir bille en tête sur un modèle de kiosque payant avant de stopper toutes les machines. Les études ont semble-t-il rappelé aux dirigeants de l’hebdo que quelle que soit la qualité des articles, il était difficile, voir impossible de faire payer une information généraliste disponible gratuitement et en quantité industrielle sur Google News. Et il y a fort parier que “Le Figaro”, qui a annoncé son passage au payant pour 2010, risque au final de faire le même pas de deux.

Car jusqu’ici seuls les grands quotidiens économiques et financiers comme le “Wall Street Journal”, le “Financial Times” ou “Les Echos” (et ce n’est pas parce que j’y travaille) sont parvenus à monétiser en ligne leurs informations dites “à valeur ajoutée”. Le FT.com a ainsi conquis 121.000 abonnés qui payent entre 186 et 363 euros par an pour lire en ligne le journal de la City. Résultat : 33 millions d’euros de chiffre d’affaires internet. De quoi faire rêver plus d’un éditeur…mais n’est pas le “FT” qui veut.

Alors la Tablette d’Apple arrivera-t-elle à faire boire un âne qui n’a pas soif ? A convaincre enfin le lecteur 2.0 qui n’achète plus de journaux en kiosques qu’il faudra bien payer pour les lire online ? Le grand “New York Times” a l’air d’y croire : jusqu’ici gratuit sur Internet, il a décidé de passer au payant…mais pas avant 2011, date à laquelle on saura si la Sainte Tablette s’est vendue comme des petits pains. Bref, Apple n’a pas intérêt à décevoir tant d’attente sans quoi la presse énamourée pourrait bien se retourner méchamment contre la Pomme…

» Article initialement publié sur “Sur mon écran radar”

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