OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Lion, lynx, renard ou hyène: quel type de lecteur êtes-vous? http://owni.fr/2011/07/18/lion-lynx-renard-ou-hyene-quel-type-de-lecteur-etes-vous/ http://owni.fr/2011/07/18/lion-lynx-renard-ou-hyene-quel-type-de-lecteur-etes-vous/#comments Mon, 18 Jul 2011 11:18:24 +0000 Marc Jahjah http://owni.fr/?p=73972 La librairie italienne en ligne Book Republic [it], un an après sa sortie, vient de rendre public des données intéressantes sur ses clients (via La Stampa [it]) qui lui ont permis de dresser quatre profils de lecteurs (voir également ceux établis par l’entreprise Kobo) :

Le lion

C’est un dévoreur de livres. Insatiable, il se nourrit de tout ce qu’il trouve à sa portée : des classiques, des nouveautés, des titres rares ou des best-sellers. Il digère rapidement les livres qu’il lit et se montre toujours prêt pour un nouveau repas. La technologie, pour lui, est au service de la lecture.

Le lynx

Élégant, raffiné et rapide, il déteste perdre son temps avec les bannières publicitaires qui le distraient. Même si son territoire est plus restreint que celui du lion, le lynx ratisse large et il aime une grande catégorie de livres. La lecture, autant que la technologie, lui procurent un grand plaisir.

Le renard

Tout le monde n’a pas l’appétit des grands félins. Le petit renard est rusé : il est à l’affût des bons plans et des réductions. Il lit de tout, pour peu qu’une bonne occasion se présente. Chasseur nocturne, le renard rentre dans une période de sommeil léthargique, une fois consommé son festin…

La hyène

La hyène reste une hyène : elle chaparde, ne se nourrit que de livres numériques gratuits. Affamée, dans l’ombre, la hyène n’a pas encore conquis son espace numérique…

Merci au Faucon – mon informateur italien – pour son aide à la traduction. ;)

Billet initialement publié sur SoBookOnline sous le titre “4 profils de lecteurs italiens : le lion, le lynx, le renard et la hyène”

Illustration CC FlickR Paternité par mape_s

]]>
http://owni.fr/2011/07/18/lion-lynx-renard-ou-hyene-quel-type-de-lecteur-etes-vous/feed/ 7
Le miroir aux alouettes de l’auto-édition (numérique ?) http://owni.fr/2010/02/24/le-miroir-aux-alouettes-de-l%e2%80%99auto-edition-numerique/ http://owni.fr/2010/02/24/le-miroir-aux-alouettes-de-l%e2%80%99auto-edition-numerique/#comments Wed, 24 Feb 2010 15:26:32 +0000 Jean-Francois Gayrard http://owni.fr/?p=8969 ecrivain

Nous accueillons sur la soucoupe Jean-François Gayrard, écrivain et blogueur français installé à Montréal au Québec. Son blog Numerikbook est consacré à l’actualité de l’édition numérique.

L’auto-édition est à la littérature ce que Kodak a été à la photographie: à trop vouloir démocratiser un art, à trop vouloir le populariser, à trop vouloir le rendre accessible au plus grand nombre, on finit par le désacraliser, on finit par lui enlever toute son essence, toute sa raison d’être.

Depuis toujours l’auto-édition est un concept qui me hérisse le poil sur les bras. Et ça empire avec l’avènement de la numérisation du livre.  Je suis un fervent défenseur de la numérisation du livre. Pas un militant, pas un évangéliste. Non, parce que ce qui me motive avant tout, c’est d’encourager la lecture, quelque soit le support de lecture, papier ou électronique et surtout c’est d’encourager les générations futures à lire, tout en étant bien conscient que ces générations là n’auront pas du tout le même rapport avec le papier que nous connaissons. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’elles ne liront pas, bien au contraire.

Revenons à l’auto-édition. Les sites Internet pour publier un livre soi-même, généralement moyennant un prix substantiel, pullulent ces derniers temps. C’est un des avantages de la numérisation; on peut facilement télécharger son manuscrit et le mettre en vente sur une plate-forme. Et là, ça y est, je suis auto-proclamé auteur ! Génial. Un mois, deux mois, trois mois passent et je me rends compte que je n’ai vendu qu’une petite dizaine d’exemplaires, avec un peu de chance. Bienvenu, dans le monde merveilleux de l’auto-édition; un beau miroir aux alouettes, ni plus ni moins.

Citez-moi un auteur célèbre contemporain qui a connu un vrai succès d’édition grâce à l’auto-édition ? Citez-en moi juste un seul ?

Comme me l’expliquait un ami éditeur tout récemment, “ce n’est pas parce que je fais du jogging tous les matins que je suis assuré de gagner le marathon“. Ce n’est pas parce que j’aime le vin qu’il faut absolument que j’achète un vignoble demain, ce n’est parce que je suis un passionné de cinéma que demain, je serai réalisateur, ce n’est pas parce que je suis un amateur de bonne bouffe que demain j’ouvrirai un restaurant gastronomique.

Ce n’est pas parce que j’écris que je serai forcément demain un auteur ou un écrivain. Bien des auteurs, qui se sont auto-proclamés eux-mêmes auteurs, ne comprennent pas pourquoi les maisons d’édition refusent leur manuscrit. Frustrés et surtout convaincus que leur manuscrit est le meilleur au monde – et c’est peut-être le cas – ils se tournent vers l’auto-édition ou de la pseudo auto-édition.  Mais ce n’est pas parce qu’un manuscrit est auto-édité qu’il est forcément diffusé puis lu. Parce que finalement qui décide, en bout de ligne, qu’on est auteur ou qu’on ne l’est pas: c’est le lecteur, celui qui achète ou pas votre livre. Et qui est le plus structuré, le plus organisé, qui possède le savoir-faire pour donner toutes les chances à un manuscrit qu’il soit numérique ou papier de trouver son lectorat? L’éditeur et sa maison d’édition, quelque soit la taille de celle-ci.

L’auto-édition est un miroir aux alouettes, le polaroid de la littérature, le Prozac de l’auteur déprimé de ne pas être publié. Tout le travail éditorial que fait une maison d’édition est précieux et indispensable, sans oublier tout le marketing de mise en marché et la promotion qu’elle va déployer pour donner une chance à un auteur d’être connu.

Pour conclure, je reprendrais les propos de Eric Simard, responsable de la promotion aux Editions Septentrion, parus sur son  blog: “de nos jours, beaucoup de gens écrivent et rêvent d’être publiés. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi (il y a pire motivation dans la vie), mais très peu y arriveront. Je ne crois pas ce que ce soit dramatique. Combien ont rêvé d’être astronautes et combien y sont parvenus?

Article initialement publié sur Numerikbook

Photo Carl M. sur Flickr

]]>
http://owni.fr/2010/02/24/le-miroir-aux-alouettes-de-l%e2%80%99auto-edition-numerique/feed/ 6
Kind(le) of a(n I)pad : du passé faisons tablette rase http://owni.fr/2010/01/30/kindle-of-an-ipad-du-passe-faisons-tablette-rase/ http://owni.fr/2010/01/30/kindle-of-an-ipad-du-passe-faisons-tablette-rase/#comments Sat, 30 Jan 2010 10:34:08 +0000 Olivier Ertzscheid http://owni.fr/?p=7423 Donc voilà la tablette d’Apple. Quelques millénaires après les premières traces d’écriture gravées dans la pierre. Ce qui donne lieu a quelques jolies infographies :-)

Ipaddepierre

Difficile de ne pas en parler quand on est un adepte du mac et que l’on se pique un peu de tenter d’expliciter les bouleversements à l’oeuvre dans nos supports et nos pratiques de lecture numérique. Difficile également d’en parler en racontant encore quelque chose d’original sur le sujet tant toute la presse (professionnelle ou non) et tous les blogs (y compris les plus fameux) nous ont déjà abreuvés jusqu’à l’écoeurement d’articles sur le sujet.

Or donc, nonobstant, quelques impressions décousues.

Il y a tout d’abord ce match. Bezos/Amazon/Kindle (BAK) contre Jobs/Apple/Ipad (JAI). Deux outils ou plus précisément deux conceptions de l’outil. Deux marchands qui ont, chacun à leur manière, compris la nécessaire dépendance d’une industrie culturelle devant à la fois se trouver dans les nuages et bien ancrée sur terre ; ainsi la boutique en ligne d’Amazon et ses gigantesques magazins sur le terrain, ainsi l’offre en ligne de contenus d’Apple et son industrie du software et du design, là encore parfaitement territorialisée. Mais je m’éloigne de mon sujet.

Jobsvsbezos

D’un côté donc, le Kindle comme “emblématique” de l’ensemble des autres tablettes dédiées, c’est à dire se focalisant sur une pratique, celle de la lecture. De l’autre l’Ipad comme représentatif de l’ensemble des tablettes non-dédiées (smartphones compris), c’est à dire visant à englober un ensemble de pratiques (de la lecture ou visionnage de films, en passant par la musique et les jeux ou la bureautique).

Sur la question de le lecture, l’Ipad est disruptif. Voici pourquoi. Contrairement à ce que j’ai pu lire ici ou là, le positionnement de l’Ipad sur le marché de la lecture numérique me semble bien “disruptif”. Ainsi, aucun dispositif d’encre électronique n’est utilisé et l’on se retrouve donc avec une machine à lire qui fait l’impasse totale de ce qui a pourtant été présenté depuis 10 ans comme LA raison de l’échec des premières machines à lire, à savoir la fatigabilité qu’entraîne la lecture sur écran sans encre électronique. Oui. On va lire sur un écran LCD. Comme nous le faisons d’ailleurs tous quotidiennement et plusieurs heures durant sans que cela ne nous pose de réels problèmes. Là où Steve Jobs est probablement le plus disruptif c’est qu’il (semble) avoir compris avant les autres que les dispositifs de lecture dédiés ne supplanteraient ni ne remplaceraient jamais l’ensemble des affordances potentielles d’un bon vieux livre papier.

RIP les “e-readers”. Et tant mieux. Comme l’écrivait je ne sais plus qui dans un de ses billets sur le sujet, il y a de fortes chances pour que d’ici quelques temps les liseuses ou autres e-readers soient relégués à des offres promotionnelles ou directement offertes avec les magazines ou titres de presse, un peu comme le sont aujourd’hui l’ensemble des lecteurs MP3 (la sortie de l’Ipod n’étant pas totalement étrangère à ce phénomène). Soit dit en passant, cette relégation est à mon avis éminemment souhaitable, en ce qu’elle ramènerait ces outils à ce qu’ils doivent être : non pas des dispositifs d’achat ou de location-vente pour CSP++, mais des agrégats bon marché de lectures interchangeables ; des clés USB avec écran.

“Tout l’univers de nos industries culturelles, dans un format confortable.” C’est sans conteste à l’auteur de cette phrase que j’attribue la palme d’or du meilleur billet sur la sortie de l’Ipad : pour sa sobriété, sa concision et plus précisément pour le passage suivant :

  • tout l’univers de nos industries culturelles, dans un format confortable. Avec une touche d’interaction – la disponibilité d’un clavier – pour améliorer nos circulations et documenter nos consultations. Avec surtout la connexion permanente, wifi ou 3G, qui permet de relier ce super-lecteur à nos bibliothèques dans les nuages, et annule toute velléité de collection.

Tout est dit. Mais bon comme je suis un peu bavard je vais quand même me permettre d’abonder :-)

9100-livre-search
(Source de l’image : les si nécessaires carnets de la Grange)

Du “statim invenire” au “statim accedere”Statim invenire. En latin : trouver vite. Ou comment, dans l’histoire du livre et de la lecture, le document trouve sa forme en fonction de son utilité : l’adoption de l’ordre alphabétique, l’établissement systématique d’index permettront de manipuler plus rapidement les contenus, donc de trouver plus vite. Et le livre d’entrer dans sa modernité. Dans l’ère du numérique, l’ordre alphabétique est l’interface. L’index, plus exactement l’un des index essentiels de l’ère numérique, c’est l’ergonomie. Tous deux, interface et ergonomie obéissent à cette nouvelle règle d’or du statim accedere : accéder vite. Or dans ces deux domaines, Apple avec l’Ipod (pour l’ergonomie aujourd’hui si “naturelle” de ses menus arborescents déroulants accessibles en un seul bouton-tournant), avec l’Iphone (pour la nouvelle grammatisation dont il est porteur), et désormais avec l’iPad (pour ce nouvel alphabétisme d’une interface non pas simplement “de consultation” mais bien d’une interface pour toutes les consultations), dans ces deux domaines donc, Apple est certainement celui qui aura le plus significativement contribué à l’entrée dans la modernité de l’ensemble de nos pratiques culturelles.

Lecture intensive et lecture extensive dans les (charades à) tiroirs du numérique. A priori, on pourrait être tenté de lire dans l’antagonisme entre les tablettes fermées (archétype : Kindle) et les tablettes ouvertes (archétype : iPad), la bonne vieille évolution qui mena de la lecture intensive à la lecture extensive :

  • Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, à la lecture “intensive” en succéderait une autre, qualifiée “d’extensive”. Le lecteur “intensif” est confronté à un corpus limité et fermé de textes, lus et relus, mémorisés et récités, entendus et sus par coeur, transmis de génération en génération. Les textes religieux, et en premier lieu la bible en pays protestants, sont les nourritures privilégiées de cette lecture fortement empreinte de sacralité et d’autorité. Le lecteur “extensif”, celui de la Lesewut, de la rage de lire qui s’empare de l’Allemagne au temps de Goethe, est un tout autre lecteur : il consomme des imprimés nombreux et divers, il les lit avec rapidité et avidité, il exerce à leur endroit une activité critique qui ne soustrait plus aucun domaine au doute méthodique.” Roger Chartier, “Du codex à l’écran”, in Solaris

On pourrait donc filer ainsi l’analogie : aux tablettes fermées la “rumination” (au sens premier du terme) de textes, aux tablettes ouvertes, “extensives”, la rage d’accéder (sinon de lire). Sauf que. Sauf que naturellement cette impression initiale ne tient pas complètement. Pour tout un tas de raisons dont le fait qu’il n’est pas (encore) acquis que la diversité de l’offre pour les secondes sera supérieure à celle pour les premières. Et que même dans les tablettes ouvertes, de nombreux points de fermeture subsistent (dontles DRM ou la non-interopérabilité). Mais il est un point pour lequel cette analogie semble opérer si l’on remplace, dans le texte de Chartier, les mots “textes” et “imprimés” par “biens culturels” et “lecteur, lecture” par “utilisation, utilisateur, usage, usager”. Résultat (en gras, les passages transformés) :

  • Dans la première moitié du 21e siècle, à l’usage “intensif” des biens culturels en succéderait un autre, qualifié “d’extensif”. L’usage “intensif” est confronté à un corpus limité et fermé de biens culturels, lus et relus, mémorisés et récités, entendus et sus par coeur, visionnés de génération en génération. Les vidéos de YouTube ou, et en premier lieu, l’encyclopédie Wikipédia, sont les nourritures privilégiées de cet usage fortement empreint dedésacralisation et d’autoritativité. L’usage “extensif” (…), celui de la rage d’accéder, (…) est un tout autre usage : il consomme desbiens culturels nombreux et divers, il les utilise avec rapidité et avidité, il exerce à leur endroit une activité critique qui ne soustrait plus aucun domaine au doute méthodique.“ D’après Roger Chartier …

Vous aurez noté que je n’ai rien changé à la fin de la citation. C’est probablement dû à mon côté prof, mais je croie fermement à la multiplicité et à la diversité comme moteurs premiers de l’activité critique, n’en déplaise aux nouveaux culs-bénits que sont l’ensemble des contempteurs d’internet vécu comme “tout à l’égoût” de la démocratie et autres “far-west culturel”.

Kindle intensif contre iPad extensif. Pour être binaire et légèrement capillo-tractée (à vous de juger), l’analyse la perspective d’analyse ne m’en semble pas moins être fondée (dans le cas contraire, les commentaires sont ouverts). Elle (me) permet en tout cas de caractériser une bifurcation, de celles dont on ne revient en général pas. Le livre (numérique s’entend) ne peut isolément poursuivre un chemin abrité, à l’abri des autres biens culturels de consommation courante. L’autre voie de cette bifurcation, exemplifiée plus qu’inaugurée par le lancement de l’iPad, est faite de convergence. Plus précisément de convergences.

Convergence numéro 1 : celle des écosystèmes et des stratégies marchandes des big 4 :

Convergence1
(Source : http://bits.blogs.nytimes.com/2010/01/22/a-big-picture-look-at-google-microsoft-apple-and-yahoo/)

Convergence numéro 2 : ATTENTION !!!

En tout cas attention aux profonds risques de ruptre, de digergences que pourraient, à terme, occasionner certaines convergences de l’attention :

Convergence numéro 3 : celle des dispositifs naturellement. Avec quelques charmants à-côtés cosmétiques.

Sacoche-pour-ordinateur-portable


Convergence numéro 4 : celle des dispositifs disais-je. Mais de TOUS les dispositifs. Puisque la prochaine console Nintendo DSi XL permettra, (pour la france en partenariat avec Gallimard) de lire des livres. Troublant ? Innovant ? Divergent ? Confondant ? Que nenni. Convergent. A l’heure de la convergence des l’ensemble de nos autres pratiques connectées, en quoi la lecture devrait être la seule pratique technologique divergente ?? C’est là encore le message que semble nous adresser Steve Jobs avec son iPad : ne pas mettre la lecture au centre, à l’isoloir, mais la laisser là où elle s’épanouit (et se vend aussi le mieux …), c’est à dire dans la périphérie de l’ensemble de nos pratiques culturelles connectées.

Convergence de tous les dipositifs au nom de nouvelles et nécessaires affordances. Dont celle-ci est un exemple parfait, où l’Ipod se fait souris.

Touch-mouse-3

Bref ça converge dur. Et l’on aurait bien tort d’y voir une quelconque trivialité ;-)

Et pour finir, la sainte-trilogie blogosphérique à lire impérativement sur le sujet (de l’iPad) :

» Article initialement publié sur affordance.info

]]>
http://owni.fr/2010/01/30/kindle-of-an-ipad-du-passe-faisons-tablette-rase/feed/ 3