OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Musique et jeux video : la musique 8bits http://owni.fr/2010/09/01/musique-et-jeux-video-la-musique-8bits/ http://owni.fr/2010/09/01/musique-et-jeux-video-la-musique-8bits/#comments Wed, 01 Sep 2010 15:36:27 +0000 Benjamin Hours http://owni.fr/?p=26363 Après l’évolution de la musique au sein des jeux videos, et l’essor des jeux vidéos musicaux, Benjamin Hours, journaliste chez AlloMusic, nous parle aujourd’hui de la musique 8bits, genre musical à part entière.

L’industrie des jeux vidéo connaît un essor certain depuis quarante ans, le nombre de joueurs augmentant sans cesse. Dans les années 1980-1990, une large majorité de ceux-ci sont de jeunes adolescents qui connaissent leurs premiers émois vidéoludiques devant Super Mario Bros et Tetris. Il était donc normal que cette génération de gamers soit marquée au fer rouge par les sonorités introduites par Koji Kondo et consorts.

Il en résulte la création d’un nouveau courant musical, rattaché à l’électro. Multiforme, ce courant connaît plusieurs dénominations, gages de variations infimes que même les puristes peuvent confondre (il s’agit souvent de l’utilisation de systèmes différents, comme si on différenciait Les Paul Rock et Stratocaster Rock) ; que l’on parle de chiptune, 8-bit music, gamewave, micromusic, ou Game Boy music, le principe est le même : des musiciens ont choisi de composer à partir de consoles de jeu.

On est bien là dans le cas de musiciens, jouant en concert et diffusant leur musique, et non de compositeurs spécialisés dans les jeux vidéo. Difficile de savoir exactement quand est née la mouvance (probablement au début des années 90 dans une chambre d’étudiant), mais force est de constater que ce courant prend de l’ampleur depuis dix ans, touchant même le mainstream.

Comme chacune des facettes du milieu underground, la 8-bit a ses héros. Qu’ils soient Américains, Allemands, Français ou Suédois, pure souche ou plutôt tournés vers la bitpop (c’est-à-dire utilisant aussi des instruments plus classiques), ces amoureux de sons vieillots et bruts font plus de concerts qu’on ne pourraient le croire, devant un public important.

La branche ChipTune

Du côté des “pure souche”, qui restent sur une approche exclusivement chiptune de leurs compositions, on compte par exemple les New-Yorkais de Nullsleep, dans une veine plutôt sombre de la musique estampillée Nintendo (les deux acolytes ne composent que sur des consoles du “big N”).

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Il faut aussi compter avec le Suédois SoulEye, qui a notamment sorti l’album “PPPPPP”, utilisé comme bande son du très bon jeu VVVVVV.

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Sans oublier trash80 (US) . On reste toujours dans des sonorités relativement mélancoliques, avec toutefois des touches plus techno, dédiées à faire sauter le public en fosse.

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Et parce qu’il faut bien remplir le quota français (mais avec un bon), ne passons pas à côté de Sidabitball, alias Pierre Bocquet, qui s’est fait une spécialité de la Game Boy.

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De la musique 8bits plus accessible

Certains sont moins puristes et ne se privent pas pour rajouter guitares, basses et voix sur une instrumentation 8-bit, ce qui rend les compositions potentiellement plus accessibles. C’est notamment le cas d’Anamanaguchi, combo venant tout droit de New York.

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Les membres du duo allemand Pornophonique n’hésitent pas à mêler chiptune et guitare sèche, ni à verser dans la pop ou le hard-rock. Leur album “8-bit Lagerfeuer” avait fait l’objet d’une critique fin 2009 sur allomusic, l’occasion d’en apprendre plus sur un groupe vraiment atypique !

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Au-delà de ces artistes (plutôt loin du grand public il faut l’avouer), la musique 8-bit a su se frayer un chemin dans le Top 50. Le cas le plus connu est celui des Crystal Castles. Le groupe canadien a d’ailleurs été à Rock en Seine cette année, pour clôre le festival sur la scène de l’Industrie.

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Encore plus fort, le monde du R’n'B a aussi eu droit à ses extraits de micromusic. C’est par exemple le cas sur Ayo Technology de 50 Cent, ou sur Do It de Nelly Furtado.

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Genre à part entière, le chiptune s’invite donc aussi dans les autres courants musicaux : utilisé par petites touches, il donne un léger côté électro et rétro souvent apprécié.

Car, si la majeure partie des compositions 8-bit sont assez mélancoliques, ce n’est pas un hasard : la plupart des musiciens chiptune expliquent leur engouement pour les harmonies tirées des générateurs de sons des consoles par la nostalgie. Celle de leur enfance/adolescence, lorsqu’ils passaient des heures à s’échiner devant un Sonic trop rapide, ou un Contra (plus connu dans nos contrées sous le nom de Probotector) trop dur à finir. Beaucoup refusent d’ailleurs de passer à des consoles plus récentes : Sidabitball ne veut pas entendre parler de la DS par exemple, et préfère rester sur sa bonne vieille Game Boy première du nom.

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Cet article a été publié initialement sur AlloMusic

Photos CC Flickr : the t?tt??ed tent?cle, Franckie

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Musique et jeux vidéo : du bip à la symphonie http://owni.fr/2010/08/18/musique-et-jeux-video-du-bip-a-la-symphonie/ http://owni.fr/2010/08/18/musique-et-jeux-video-du-bip-a-la-symphonie/#comments Wed, 18 Aug 2010 14:53:24 +0000 Benjamin Hours http://owni.fr/?p=25102 L’évolution de la musique dans les jeux vidéo est fortement liée à l’avancée technologique.

La musique, comme tout le reste dans le paysage multimédia, a besoin d’espace pour être stockée (les fameux Mo et Go qui peuplent vos ordinateurs). Or, dans les années 70 (l’aube des jeux vidéo), la place était plus que comptée, poussant les créateurs à sacrifier la musique pour laisser le jeu en lui-même exister – accompagné de ses maigres graphismes.
Les débuts du jeu vidéo se font donc aux (rares) sons des bruitages, qui ne s’activent que lors d’actions précises, comme le début de la partie ou le game over.

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1982 : Pole Position

Les premières bandes originales

Mais sautons l’époque du bruitage roi, pour nous diriger directement vers les premières B.O., apparues dans les années 80 à la faveur de la NES et de ses concurrentes. La pièce musicale qui a sûrement marqué le plus grand nombre est le thème de Super Mario Bros., composé par Koji Kondo.

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1985 : Super Mario Bros

À cette époque, impossible d’utiliser de vrais instruments et des pistes préenregistrées : la “musique” est programmée, interprétée par une puce sonore qui réagit à des jeux d’instructions. Koji Kondo signe pourtant un thème addictif, qui sera maintes fois réutilisé et joué dans le monde entier.

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Super Mario Theme par Zack Kim

Trois ans plus tard (mais même console), Mega Man 2 pousse le concept encore plus loin. La compositrice Manami Matsumae et son équipe livrent des thèmes variés mais cohérents, prémices certains au tournant que va prendre la musique de jeux vidéo avec l’arrivée du CD-Rom. Comme pour les films, la musique est là pour soutenir l’action, lui donner une profondeur et un côté plus épique.

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1988 : Mega Man 2

Le début des années 90, marqué par l’arrivée de la Super NES, apporte aux jeux vidéo expérimentations acoustiques, spatialisation du son, et effets liés à l’environnement du jeu – le tonnerre dans The Legend of Zelda : A Link to the Past, par exemple. Tout semble possible, jusqu’à l’intégration de voix dans Street Fighter II (“Round 1. Fight !”). Mais si la technique évolue, l’obstacle originel demeure : c’est la mémoire qui fait défaut.

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1991 : Street Fighter 2

La révolution du cd-rom

Le salut viendra de l’utilisation du CD-Rom (1993-1994) qui propose, à ses débuts, 175 fois plus d’espace de stockage qu’une cartouche de Super NES – ce qui a bien évidemment augmenté au gré des évolutions du support, à savoir le DVD puis le Blu-Ray.

Ce passage de la cartouche au CD-Rom révolutionne la musique dans le jeu vidéo. Tout devient effectivement possible, sans limite. Petit à petit, la musique préenregistrée (avec de vrais instruments) devient la norme : les hits du Top 50 s’invitent dans les bandes son et les compositions symphoniques fleurissent. Fifa 98 s’offre une ouverture sur le Song 2 de Blur, et les jeux tirés de la licence Star Wars peuvent enfin utiliser la bande originale composée par John Williams !

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1997 : Fifa 98

L’ultime évolution (pour l’instant) vient de la possibilité de choisir sa musique dans les jeux. Deux cas de figures coexistent : les radios intégrées, comme dans GTA : Vice City, ou la possibilité pour le joueur de créer lui-même sa propre bande son (on pense entre autres à Project Gotham Racing). Ce système, popularisé dès 2001 grâce à la Xbox de Microsoft, est rendu possible par l’apparition de disques durs dans les consoles de salon.

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2001 : Project Gotham Racing

En à peine 30 ans, les compositions dédiées aux jeux vidéo sont donc passées de simples bruitages décodés par un processeur à des bandes son dignes des plus grands films. Ultime preuve grâce à cette rétrospective en images.

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Retrospective des musiques de Pacman à Spore

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Cet article, premier article d’une série de 4 a été initialement publié sur AlloMusic.

Image CC Flickr jerkalertproductions

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